Avant d'écrire une connerie, je suis allé vérifier la définition de l'Humanisme. C'est un mouvement de la renaissance qui met au premier plan le développement et l'épanouissement de l'Homme par l'accès à l'art, la culture et la pensée (en gros et d'après Google, ou du moins, de ce que j'ai bien voulu lui en faire dire). Un retour à nos racines grecques, latines, antiques... Bref...
Pauvres Créatures (Poor Things), c'est l'histoire de la quête initiatique d'une femme d'abord enceinte puis suicidée et enfin ramenée à la vie par un savant fou, balafré et brisé, grâce à la transplantation du cerveau de son enfant in utero.
L'histoire se passe dans un magnifique décor mi art nouveau, mi surréaliste, mi expressioniste, issus d'un gloubiboulga de références dont j'ai pu extraire des noms tel que Tim Burton, David Lynch, Jean-Pierre Jeunet, Boris Vian et bien sûr Mary Shelley. Et ce qui est fou, c'est que je suis sûr de passer à côté de tellement plein d'autres choses...
Maintenant que deux des trois points que j'ai proposés pour définir l'Humanisme ont été cochés, il serait temps de s'attarder sur la pensée. Pour moi, je n'ai pas trouvé de message féministe flagrant, ni d'apologie de la prostitution, encore moins de déviance quant au fait que l'héroïne passe la majeure partie de son temps à baiser alors qu'elle est une greffée de cerveau d'un pas encore bébé... Soyons clair, je ne pense pas que ça n'existe pas, je crois juste que si dans son épopée, le personnage principal ne cherche même pas à y faire référence alors que l'intégralité du monde qui l'entoure tente de lui rappeler (tant dans le film que dans la salle) c'est qu'il est fort possible que le propos se trouve ailleurs. Nous avons face à nous Bella Baxter un personnage qui découvre un monde à la fois extrêmement logique, mais aussi terriblement incohérent, qui fonctionne selon certaines règles et dont on ne peut jouir pleinement qu'en prenant de la hauteur perpétuellement quitte à ne plus jamais vraiment redescendre. C'est un peu comme le poème de Jacques Prévert "le désespoir est assis sur un banc", une fois qu'on sait, on sait. Et une fois qu'on sait, c'est la somme d'expériences de l'individu qui le fait aller de l'avant, ou pas.
Probablement de la philosophie de comptoir pour ceux qui n'ont pas eu l'audace de vivre.