Le Normand Henri II, roi d'Angleterre, a pour inséparable ami et vassal le Saxon Thomas Becket qu'il a l'idée de nommer son chambellan puis la moins bonne intuition de consacrer chef de l'Eglise d'Angleterre.
Le sujet de Jean Anouilh a constamment, dans la forme comme dans le contenu, des accents shakespeariens. Même si, peut-être imputable à la mise en scène assez quelconque de Peter Glenville, la joute entre les personnages de Peter O'Toole et Richard Burton n'a pas toujours la profondeur et la beauté des textes du dramaturge anglais.
C'est une histoire d'amour et de haine, tout au moins du côté du roi d'Angleterre, incarnée avec passion par Peter O'Toole, dès lors qu'Henri II constate que son ami,
subitement et étonnamment touché par la grâce, revendique en tant qu'archevêque son indépendance et des prérogatives.
L'opposition politique se double d'une opposition de style entre le roi païen, excessif et fébrile, et le raisonnable Becket, entre un Peter O'Toole expansif et un Richard Burton plutôt inexpressif.
L'intrigue, de forme théâtrale dans des palais médiévaux, invoque de façon plus ou moins étayée la rivalité des clans -normands contre saxons- le passage d'un sentiment excessif à un autre et, à travers le mysticisme soudain de Becket, les pouvoirs temporels et spirituels.