Comédie fantastique de Tim Burton, dans lequel il met au point ses marques de fabrique, avec notamment des ambiances gothiques (lorgnant ici sur l’univers de Dali), Beetlejuice met en scène un jeune couple de fantômes qui tentent de faire fuir les nouveaux occupants excentriques de leurs maisons.
Pour être tout à fait honnête, je n’ai jamais vraiment accroché à ce film. Lorsque j’étais enfant, tous mes camarades l’appréciaient, mais pas moi. Aujourd’hui que je le revois, j’en comprends les raisons : le personnage de Beetlejuice se révèle plus salace et pervers que drôle, j’ai vraiment beaucoup de mal avec la définition de ce bio-exorciste répugnant. Le jeune coupe de fantômes est fade et ne brillent pas pour sa personnalité. L’humour ne m’a pas spécialement marqué. Les décors sont parfois sympa, mais ils auraient pu avoir plus de saveurs. L’histoire est presque trop facile. L’action part souvent dans tous les sens, Beetlejuice met trop de temps à entrer en scène, et, pire que tout, on s’ennuie parfois, tant le rythme est en dent de scie. Les effets spéciaux font pitié même pour l’époque.
Toutefois, le film s’affirme également par quelques qualités non négligeables, le maquillage de Bettelejuice, qui est très inspirant, certains personnages apportent tout le piquant au film, Lydia et Delia en tête de liste, l’intrigue et le contexte sont fascinants, l’idée de la maquette du village enthousiasme tout le monde, la musique est franchement réussie, enfin, les acteurs sont sympathiques.
Je ressens du chaud et du froid donc pour ce deuxième long métrage de Tim Burton, qui, s’il ne me plait pas trop, affine tout de même la pâte artistique du réalisateur que j’apprécie beaucoup (et qui semblait encore chercher ses inspirations ici). Le film augure en effet le meilleur pour les suivants, Batman et surtout Edward aux mains d’argent. D’une certaine manière, Beetlejuice ressemble à un bac à sable dans lequel Burton a affiné son style et ses intentions. Mais, mon impression c’est que l’œuvre n’est pas aboutie en l’état, en tout cas je ne m’amuse pas vraiment en la visionnant (et cette fois-ci, je m’y suis repris à trois fois pour aller jusqu’au bout, tant la déception était de la partie).