« Dead. Dead, dead, deadski. » BEETLEJUICE

Après le succès de Pee-wee's Big Adventure en 1985, Tim Burton étudie divers scénarios qui lui sont envoyés mais est découragé par leur manque d'imagination et d'originalité. Le producteur David Geffen lui soumet alors le scénario de Beetlejuice, écrit par Michael McDowell.

Tim Burton est conquis par son humour noir et son sens du macabre et accepte de le mettre en scène alors que le scénario venait d’être refusé par le Maître de l’Horreur Wes Craven.

La version du scénario de Michael McDowell est beaucoup plus horrifique que le résultat final. Larry Wilson est donc engagé pour édulcoré le scénario de Michael McDowell, mais les deux hommes sont par la suite remplacés par Warren Skaaren en raison de différends d'ordre créatif avec les producteurs, qui ne cessaient de soulever des questions sur le script. La version de Warren Skaaren change radicalement le ton du film en le rendant plus comique.

Beetlejuice sort en fin d’année 1988 et c’est déjà le film qui va marquer la patte de Tim Burton.

Le film révèle au monde l'essence du style de Tim Burton, avec sa mise en scène singulière, son esthétique gothique et fantasque, et son humour noir distinctif. Le film mêle habilement l'absurde et le macabre, introduisant des personnages excentriques dans un univers visuel marqué par des décors expressionnistes, des effets spéciaux inventifs, et une atmosphère surréaliste. Tim Burton impose sa signature artistique, où l'étrange et le fantastique coexistent avec une critique subtile de la société, établissant ainsi les bases de ce qui deviendra son style reconnaissable et influent dans le cinéma.

Les effets spéciaux sont un mélange ingénieux de techniques traditionnelles et de créativité visuelle, qui renforcent l'univers étrange et fantasque du film. Le stop-motion est utilisé de manière mémorable pour donner vie à des créatures bizarres, comme les serpents de sable, ajoutant un charme artisanal et surréaliste au film. Le maquillage, quant à lui, est crucial pour le look des personnages : Beetlejuice avec son visage blafard, ses yeux cerclés de noir, et ses cheveux en bataille ou encore les fantômes décomposés et les créatures grotesques qui peuplent le monde des morts. Ces effets pratiques, combinés avec un design visuel unique, ont contribué à l'identité visuelle inoubliable du film.

Beetlejuice héritera de l’Oscar des meilleurs maquillage en 1989.

La performance de Michael Keaton en Beetlejuice est à la fois électrique et inoubliable, ancrant le film dans un chaos contrôlé qui définit son ton unique. Keaton incarne Beetlejuice avec une énergie frénétique, alternant entre un humour grotesque et une menace sous-jacente, tout en improvisant largement pour ajouter des couches d'excentricité au personnage. Sa transformation physique, accentuée par le maquillage, est complétée par son jeu hyper-expressif, qui donne vie à ce bio-exorciste fantasque et déjanté. Sa performance, qui oscille entre le comique burlesque et l'inquiétant a solidifié Keaton en tant qu'acteur capable de transcender les genres.

La belle Geena Davis et Alec Baldwin apportent une présence calme et ancrée offrant un contraste marqué avec l'énergie déchaînée de Michael Keaton. En tant que Barbara et Adam Maitland, un couple de fantômes récemment décédés, ils jouent leurs rôles avec une innocence et une douceur qui soulignent l'absurdité de leur situation. Leur performance est subtile, pleine de charme et de vulnérabilité, ce qui permet au spectateur de s'attacher à eux en tant que héros sympathiques face au chaos exubérant de Beetlejuice. Ce contraste entre leur jeu sobre et le comportement débridé de Keaton crée un équilibre parfait, accentuant à la fois l'aspect comique et la tension du film.

La famille Deetz, composée de Charles, Delia et Lydia, incarne le choc entre le monde moderne et l'univers surnaturel des Maitland. Jeffrey Jones incarne un homme d'affaires stressé cherchant le calme à la campagne, tandis que Catherine O'Hara, dans le rôle de son épouse excentrique et artiste déjantée, apporte une touche de satire avec ses ambitions créatives décalées. Mais c'est Winona Ryder, dans le rôle de la fille gothique et morose, qui se distingue particulièrement. Avec son look sombre, son attitude mélancolique et sa sensibilité à l'étrange, Ryder incarne parfaitement l'adolescente rebelle et solitaire, ce qui lui permet de voler la vedette. Sa performance captivante et authentique propulse sa carrière, faisant d'elle une icône de la culture gothique des années 80 et une star montante à Hollywood.

La collaboration de Tim Burton avec le compositeur Danny Elfman, qui a commencé avec Pee-wee's Big Adventure, s'est poursuivie ici. La bande sonore est une pièce maîtresse qui capture parfaitement l'esprit excentrique et macabre du film. Avec ses orchestrations vives et énergiques, Elfman crée une ambiance musicale à la fois mystérieuse et ludique, marquée par des rythmes syncopés et des mélodies tourbillonnantes qui accentuent le caractère surréaliste de l'histoire. La musique devient un personnage à part entière, amplifiant les moments de chaos et de fantaisie tout en apportant une cohésion à l'univers visuel de Tim Burton. Cette composition établit Danny Elfman comme le compositeur attitré de Burton, marquant le début d'une collaboration légendaire qui définira l'identité sonore des futurs films du réalisateur.

Beetlejuice est bien plus qu'un simple film, c'est une œuvre qui marque le début de la carrière légendaire de Tim Burton en imposant son style unique et inimitable au cinéma. Avec une mise en scène visuellement captivante, des personnages mémorables, et une fusion parfaite d'humour noir et de fantastique, le film démontre une créativité débordante à chaque instant. Les performances exceptionnelles, en particulier celle de Michael Keaton, et la musique envoûtante de Danny Elfman, enrichissent encore l'expérience, faisant de Beetlejuice un classique qui continue d'influencer le cinéma. Beetlejuice reste un témoignage éclatant du génie artistique de Tim Burton.

StevenBen
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le 2 sept. 2024

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Steven Benard

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