Quand j'étais au collège dans les années 2000, une prof d'arts plastiques nous avait passé un VHS de Beetlejuice. Elle était manifestement très fan du film, car 20 ans après je me rappelle encore de ses commentaires émus sur le jeu des couleurs (jaune, vert et rouge) dans le film et sur l'esthétique générale. Même si j'étais à l'époque assez peu sensible à ces considérations esthétiques, j'avais quand même gardé un souvenir assez précis de certains passages du film, notamment la géniale séquence où les époux Maitland (Geena Davis et Alec Baldwin) vont en enfer.
A titre personnel, je n'ai jamais vraiment été fan de Tim Burton, en partie parce qu'il avait à une époque tout un fan club qui ne jurait que par lui, et ça m'agaçait. C'était des surtout des filles gothiques (du genre à dire la vie c'est pourri, y'a rien qu'a de sens, etc..), mais en vérité pas seulement. Petite parenthèse : c'est curieux d'ailleurs comme le style gothique a disparu chez les jeunes ? Y'en a plus du tout quand je passe devant les lycées. Les effets de mode, ça va ça vient. Bref.
Ayant revu le film il y a quelques jours en prévision de la sortie du 2, j'ai réalisé que ce film "culte" avait beaucoup vieilli, mais que ça restait un spectacle sympa à regarder. Le film se signale par une esthétique tout à fait particulière qui dégage quelque chose de loufoque et de rétro. C'est chouette.
Le scénario est simple et lisible : des fantômes veulent faire fuir les vivants de leur maison. La représentation de la vie après la mort dans les œuvres de fiction a toujours un côté passionnant. On est tous curieux de savoir comment ça se passerait. Dans le film, c'est traité de manière burlesque. Les séquences où les deux fantômes vont en enfer sont vraiment sympas mais trop courtes.
Beetlejuice himself est en fait assez peu présent à l'écran. L'acteur qui le joue (Julien Lepers) est certes excellent, mais le personnage est très vite insupportable. On sent que Tim Burton s'est fait plaisir dans les quelques séquences où le personnage fait appel à ses pouvoirs (la scène du serpent, la séquence de fin...), mais du coup on ne comprend pas très bien où commencent et où s'arrêtent ses pouvoirs.
Il est à noter que la première version du scénario était beaucoup plus trash. Beetlejuice essayait de violer Lydia et non de se marier avec elle, le serpent ne faisait pas une petite bosse à Mr Deetz mais le butait....
A noter également que le film est un bon marqueur de son époque concernant la manière de dépeindre le harcèlement sexuel : en 1990, Beetlejuice passait sans doute pour un obsédé sexuel mais on s'en fout ; avec le regard des années 2020, c'est juste un prédateur sexuel qui commet des agressions.
En bref : une comédie loufoque et pas réellement horrifique, l'esthétique de Tim Burton, le visage angélique de la jeune Wynona Ryder, Julien Lepers qui fait du harcèlement sexuel