Dead again
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C’est moche de dire ça comme ça mais Tim Burton est devenu un vieux roublard de l’exploitation. De l’auto-exploitation même. Ainsi, je n’ai pas souvenir d’avoir entendu quiconque réclamer une suite au Beetlejuice de 1988. D’ailleurs, Kevin Smith avait été chargé par la Warner d’écrire une suite dans les années 1990 mais il s’est finalement sagement dit qu’une suite n’était pas nécessaire. Bref, nous y voilà.
Celle qui était la jeune Lydia du premier film a toujours un rapport étroit avec les morts et anime une émission de télé fantastique, genre l’émission Mystères de TF1 des années 1990. Sa mère est une artiste un peu barrée. Lydia a une fille qui rejette les conneries de ses aïeules. Alors que le perd de Lydia meurt tragiquement, toute la petite famille se retrouve dans la maison qui fut autrefois le théâtre des évènements du premier film. Pendant ce temps-là, Beetlejuice attend son heure.
Ça commence de manière tonitruante par le générique. Plus qu’un clin d’œil, c’est un gros coup de coude au fan d’antan. Et il faut dire que la partition de Elfman est toujours aussi puissante. On fait la redécouverte des personnages et on reconnecte. C’est efficace à défaut de surprendre vraiment. L’intrigue en elle-même met un moment à se mettre en place et une fois partie, on comprend pas bien où elle va. Cette suite de sketchs peine à faire sens et à se montrer cohérente. Le volet humoristique est plutôt réussi pour qui aime l’absurde burtonien mais le volet dramatique est désespérément plat. Au rayon des réjouissances, l’humour donc, mais aussi l’interprétation. On aime toujours (toujours) voir Winona Ryder, mon crush de jeunesse et la nouvelle sensation Ortega ne dénote pas. Keaton semble être resté effectivement coincé en 1988 et n’a pas bougé. Hormis sa situation amoureuse avec le chef, on ne voit pas bien ce que Bellucci vient foutre là. Elle ne sert à rien. J’en étais aux réjouissances ? Ha oui, les décors ! Le monde de l’au-delà emprunte au Cabinet du Dr Caligari de Wiene et c’est toujours un très bon choix. Pour les bémols, il s’agira surtout d’une question d’intention. L’auto-citation fait long feu et il n’y a pas grand-chose que l’on aurait déjà vu ailleurs chez Burton. Le film ne propose pas cette relecture qu’on pourrait attendre ou ce regard sur l’œuvre passée ou en construction. Burton, refusant de se voir mûrir, ressasse ce qu’il a fait de mieux comme un vieux chanteur des yéyés qui n’aura jamais le peps de ses vingt ans. Le cash semble définitivement être la principale source d’inspiration de cet artiste qui ne recule devant aucun acte de vandalisme.
Donc ? Décevant, même quand on ne s’attendait à rien. Pas mauvais mais juste inutile. Oubliable et déjà en partie oublié.
>>> La scène qu’on retiendra ? Le générique. En fait, ce qu’on retiendra date de 1988.
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il y a 3 jours
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