Lire l'article complet, et comparatif, à propos C'mon C'mon et Belfast
Belfast c’est avant tout un noir et blanc extrêmement contrasté, dont les noirs profonds font ressortir les zones plus lumineuses des cadres, avec un sens du cadrage qui se sert avec intelligence du CinémaScope. Chaque zone du cadre a une utilité, rien n’est laissé au hasard. C’est fort, riche et extrêmement beau à l’image de photographies d’époque dont on imagine les histoires sans que les personnages représentés n’aient à bouger, ou même, à parler. Tellement appuyé, millimétré et stylisé, que ça entache toute émotion et possibilité d’empathie à l’égard des personnages. C’est du cinéma, chaque plan nous rappel que l’on regarde un film de fiction. La mise en scène, souvent téléphonée et aux chorégraphies apparentes, n’aide en rien à la création de cette étincelle d’authenticité. Et ce, malgré un film qui a du coeur dans sa manière de faire conjuguer théâtre et cinéma. Une mise en scène théâtrale (incarnée par des acteurs qui s’amusent et prennent du plaisir au point de possiblement en faire trop) qui hurle chaque intention de jeu et émotion et, une cinématographie de cinéma. Une plastique spectaculaire, au détriment de la naissance d’émotions.