Ceux qui s'attendent à un bon vrai polar risquent d'être déçus : l'intrigue, assez plate, sert de prétexte au portrait du commissaire Bellamy, et donc à celui de notre Gégé national qui derrière sa stature d'armoire à glace qu'il promène avec bonhomie, affiche ses problèmes familiiaux, à la fois jovial, truculent et tourmenté .
On saura donc qu'un rapport ambigu le lie à son frère: Clovis Cornillac qui surjoue un peu en brute épaisse, même si seul le jeu des acteurs donne une certaine cohérence au film, et que les dialogues, souvent drôles et enlevés, le sauvent du naufrage.
Mais rien à faire, on n'y croit pas, et mon cher Jacques Gamblin a beau être excellent dans ce rôle d'arnaqueur à l'assurance, on n'accroche pas à son histoire, ni à sa "princesse" Vahina Giocante joli bonus s'il en est, dont on se demande toutefois ce qu'elle vient faire dans le déroulement du récit.
La plus jolie surprise vient en fait de Marie Bunel, actrice habituellement très discrète, qui injecte à son personnage d'épouse une sensualité inattendue, transformant notre commissaire en trublion amoureux et jaloux.
Un Chabrol somme toute plutôt décevant : les héros sont fatigués, nul doute qu'il l'était..