Un conte au temps du Christ
Ben-Hur, c'est, comme indiqué en introduction du film, un conte au temps du Christ. Une destinée parallèle à Jésus à travers le personnage de Ben Hur, son "opposé" spirituel, social, politique, etc.
Si leurs destinées se croisent en cours de film, ce n'est que pour mieux mettre en exergue ce qui les séparent encore, jusqu'à leur dernière rencontre, où la destinée de Ben Hur rejoint le mythe du Christ à son apothéose.
Alors que Jésus, que nous ne verrons que très peu et qui pourrait presque se passer d'apparaitre (de dos) devant la caméra, vit son "parcours initiatique" et avance, on le suppose, sur des notions d'amour et de pardon, Ben-Hur fait exactement le contraire, se nourrissant de sa haine et de son ressentiment, méditant sa vengeance, ne laissant dans son sillage aucune âme réconfortée, encore moins la sienne. Le paroxysme de leur antagonisme est atteint avec le pardon refusé par Ben Hur à Messala. Leur amitié en déliquescence se transformant en affrontement puis en haine reste le fil rouge du film.
Ben Hur, c'est aussi l'histoire du cinéma, avec Oscars à la brouette et place méritée au Panthéon du cinéma (américain). Des moments de bravoures réels peuplent la pellicule, de la bataille navale à l'homérique course de chevaux, on en prend plein les yeux.
Le film est long, on ne peut que le constater. Et les passages purement "mystiques" peuvent énerver, lasser. Mais tout est dans l'introduction, c'est un conte du christ, pas un péplum au sens strict du genre.
A voir absolument, car s'il vieillit, il n'en reste pas moins spectaculaire et poignant.