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Extases saphiques et fantasmes mystiques où copulent la chair et le divin. Sans tabous, Verhoeven dresse un bûcher contre l’hypocrisie. Aussi lyrique que baroque et même parfois grotesque c'est le Verhoeven que j'aime. D’autre part le personnage de Benedetta est le portrait ambigu et sulfureux d’une femme éprise de liberté (entre manipulation et sincérité) où comme dans son film « Elle », Benedetta trouve sa force à survivre dans un monde violent et écrasant. Il y a aussi beaucoup d’humour iconoclaste et Verhoeven s’attaque au pouvoir religieux mais surtout à l’hypocrisie de ceux qui détiennent ce pouvoir sans prendre parti sur les motivations de son personnage. Précisons qu'il s’attaque non à la religion ou à la foi en elles-mêmes, mais aux institutions du pouvoir religieux, comment elles font de la croyance un commerce, un spectacle et tirent profit des miracles et des délires mystiques tout en exerçant la soumission des corps. D’ailleurs c’est tiré d’une histoire vraie , mais le réalisateur mêle le fantasme à la véracité, le mystique au trivial, la sexualité au divin et leurs frontières sont poreuses. Il reprend à sa manière une histoire vraie: Benedetta Carlini entre au couvent en 1599, à l'âge de neuf ans. Plus tard elle bénéficie de visions, de célestes faveurs, et elle lutte contre les agressions et les leurres du démon. Avec ses stigmates sur ses mains, ses pieds , elle tâche d'asseoir, une renommée et un pouvoir local. Petit à petit, on lui accorde un pouvoir grandissant au sein de la communauté.Ses visions sont violentes et toujours plus étranges et embarrassent la hiérarchie. Elle sera convaincue d'imposture. Les enquêteurs ecclésiastiques découvriront qu'elle a filé une liaison amoureuse avec une autre nonne. Les hautes autorités religieuses commencent à s’inquiéter de cette figure originale qui dispose d’un certain pouvoir au couvent et qui pourrait être une hérétique. Benedetta est-elle une sainte ou une imposture ? La sentence sera sévère, l’abbesse est condamnée à 35 ans de réclusion.
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Créée
le 19 juil. 2024
Critique lue 5 fois
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