Après la victoire de son mari aux présidentielles de 1995, Bernadette Chirac arrive à l’Élysée, espérant récolter les fruits de son dévouement, mais rien ne se passe. Jugée à la fois ringarde et dépassé, elle va, avec l'aide d'un chargé de communication, se renouveler afin d'avoir la place qu'elle mérite auprès de Jacques Chirac et ne plus être un simple faire-valoir.
Dès les premières secondes, avec le chœur d'une église qui chante que ce récit est librement inspiré de la vie de Bernadette Chirac, le ton est donné ; c'est une fantaisie, tirée néanmoins de faits réels s'étant déroulés de 1995 jusqu'au départ du président en 2007, mais où laquelle Léa Domenach a un diamant brut devant la caméra. Catherine Deneuve y est impériale, car même si on peut dire qu'elle ne ressemble pas à Bernadette, elle arrive en quelques gestes à lui donner une gestuelle, une posture, comme par exemple à rentrer la tête dans les épaules, et puis lorsque la chrysalide se fait papillon, elle devient plus libre, aussi bien dans les mouvements que dans la parole avec ce parlé toujours aussi rapide. Elle domine de la tête et des épaules le reste du casting, dont Michel Vuillermoz en Jacques Chirac, Sara Giraudeau en Claude (sa fille et conseillère), ainsi que Denis Podalydès qui joue Bernard Niquet, l'homme qui va en quelque sorte décoincer Bernadette pour la faire devenir peu à peu la personnalité politique préférée des français à l'époque.
L'autre particularité du film est d'utiliser des archives, parfois avec les véritables personnes, d'autres fois modifiées à la façon de Forrest Gump, où Catherine Deneuve croise Hillary Clinton : c'est carrément du Zelig, et là aussi, ça ajoute à ce côté parfois foutraque du film, que je trouve par ailleurs attachant. Le fait que les acteurs ne ressemblent pas à leurs équivalent dans la réalité est sans doute là aussi un choix de la réalisatrice pour ajouter à ce côté librement inspiré ; François Vincentelli ressemble par exemple autant à Dominique De Villepin que moi à Johnny Halliday. D'ailleurs, ce dernier (homme politique) ainsi que Nicolas Sarkozy ne sont pas épargnés par le film, qui sont constamment rabaissés voire ridiculisés. Jacques Chirac est pas mal dans son genre, passant pour misogyne, voire mari infidèle...
Je suis allé au cinéma sans trop savoir à quoi m'attendre, d'autant que je n'avais rien lu sur le film, mais j'avoue que c'est une très bonne surprise, à la fois une folie douce, parfois vacharde sur les coulisses du pouvoir, voire cruelle sur le sort des femmes de, mais Catherine Deneuve domine son sujet de la tête et des épaules.