Existe-t-il un film plus fada ? Plus déjanté, plus fou ? Je ne vous parle pas d'une "folie" consciente de ce qu'elle est. La dégringolade psychologique, Bernie ne la sent pas, cela lui passe au-dessus de la tête, depuis la minute où on l'entend parler on s'habitue à ses tics de gros neuneu et il instaure sa normalité, la plus angélique et la plus cordiale qui soit. A sa manière.
L'anomalie de Bernie ne vient pas des spécificités du film en lui-même, mais de son personnage central. Il crée, de par sa dysthymie "légère", une surenchère qui nous fait passer par tous les états.
Avant Alien vs. Predator, il y avait Bernie vs. Les Enculés.
Et quelle bataille ! Quelle grossièreté noëleuse ! On ne peut vraisemblablement pas estimer Bernie sans parler des scènes de violence. On ne peut pas non plus déprécier l'oeuvre de Bernie en omettant la violence crue qu'il met en exergue... Parce que lui arracher ces images reviendrait à faire pareil des scènes de sexe dans Eyes Wide Shut, ou ce serait encore plus risqué que de mettre en scène une aventure sur Skull Island sans King Kong.
Bernie c'est le mec qui fait passer Jacqouille la fripouille pour un enfant de chœur.
Bernie c'est un putain d'ovni !
Un ovni à qui je rendrai visite de temps en temps.