Dans la nuit, une femme bien habillée, apparemment issue d'un milieu bourgeois, erre de bars en bars et de rencontres sans lendemain.Elle se sent de plus en plus mal, l'alcool n'aidant pas à la situation, et va être sauvée par une autre femme qui se propose de l'héberger en attendant un médecin. La premier, appelée Betty, va lui raconter ce qui lui est arrivé.
Tiré d'un roman de Simenon, Claude Chabrol propose un très beau portrait d'une femme écorchée vive, qui n'a pas été mariée à la bonne personne, et qu'on voit étouffer dans ce milieu bourgeois où les codes lui sont insupportables. Betty est incarnée par une Marie Trintignant absolument bouleversante, qu'on voit s'enfoncer dans une forme de dépression mêlée à de l'alcool qu'elle boit comme du petit lait. Mais qui cache en fait une grande fragilité, qui va se briser comme du cristal lorsque le drame adultérin va arriver et qu'elle va être répudiée par sa belle-famille. Jusqu'au pire.. Face à Marie Trintignant se trouve une étonnante Stéphane Audran, qui est à la fois une sorte d'ange gardien et une père de substitution, qui veille sur cette femme comme une enfant, mais qui aime bien boire de l'alcool et profiter des charmes d'un jeune amant.
Avec cette critique en creux de la bourgeoisie, mais sans scènes de repas, c'est du Chabrol pur jus, mais qui est dans là dans un ton clairement féminin, avec deux actrices étonnantes.