Après les calamiteux "Docteur M" et "Jours tranquilles à Clichy", Claude Chabrol revient à son univers de de prédilection, provincial et bourgeois. Au demeurant, la vieille bourgeoisie lyonnaise n'est pas le sujet du film; elle est un des contextes où se dévoile l'héroine de Simenon, cette Betty énigmatique qu'on découvre au début du film ivre et à la dérive. Prise en charge par Laure, une femme elle aussi alcoolique (Stéphane Audran), Betty raconte à cette dernière son histoire et notamment son mariage "ancillaire" avec un fils de bonne famille.
Précisément, le drame psychologique mis en scène par Chabrol se fixe principalement sur l'instabilité sentimentale de Betty qui la conduit à collectionner les amants et qui, découverte, se fera répudier, car dans le milieu de sa belle-famille, raillée par le cinéaste, on ne plaisante pas avec l'adultère. Marie Trintignant, dans le rôle-titre, fait une composition remarquable, tour à tour tourmentée et gracieuse. En revanche, la mise en scène de Chabrol est un peu terne, s'articulant sans trop d'imagination autour de conversations entre Betty et Laure, et de flashback dévoilant les turpitudes de la jeune femme.