En 1983, dans un institut New Age transformé en prison oppressante, une étrange jeune fille est séquestrée et étudiée par un savant psychopathe. Fils du très inégal George P. Cosmatos, Panos Cosmatos nous livre ici une œuvre très personnelle, renouant avec les films de SF psychédéliques des 70's et 80's, tels que "Altered States", "Phase IV", "Solaris" ou "THX 1138".
Tout d'abord, soyez prévenus : l'ensemble est très lent, et l'intrigue limitée, sans compter de nombreux points qui restent volontairement sans réponse. En effet, le réalisateur choisit de captiver son spectateur avec une ambiance hypnotique et anxiogène. A ce niveau, les visuels sont superbes, entre un travail sur les couleurs saturées (intérieurs rouges et noirs, une séquence de flash-back en noir et blanc hautement contrastée), des cadrages et des gros plans troublants, des visuels dérangeants et parfois quasi surréalistes.
Sans compter une BO au synthé évoquant les film d'horreur des 80's, et des jeux de sons graves ou électroniques inquiétants. Ce mélange se révèle étonnement prenant, et donne tout de même lieu, malgré sa lenteur, à quelques scènes horrifiques de bel effet. On repère également un Michael Rogers bien allumé en savant à l'apparence rationnel, qui cache sa personnalité détraquée.
Par ailleurs, l'un des thèmes du film est justement la critiques de l'esprit hippie des 60's, en évoquant le fait qu'une génération d'adeptes des drogues dures n'ont fait que s'autodétruire au lieu d'atteindre la paix intérieure qu'ils souhaitaient. On reprochera cependant à l'ensemble un final décevant, trop expédié. Dommage car "Beyond the Black Rainbow" est un très bon premier jet de la part de Panos Cosmatos, qui ne laissera personne indifférent, mais qui aurait presque pu devenir un classique de la SF.