Ethan Hawke interprète de manière séduisante et presque "sexy" le protagoniste de ce chef d'oeuvre magistral, qui ayant eu la malchance d'avoir été conçu traditionnellement, se retrouve confronté à un destin tout tracé, celui de vivre tel "un enfant du destin", cette catégorie de sous-hommes dans une société où l'élite est conçue en laboratoire. Né avec des problèmes cardiaques, ses parents ne nourrissent que très peu d'espoir pour ce jeune enfant qui désire être astronaute et lui préfèrent son jeune frère, fécondé de manière correct et ayant des aptitudes supérieures à celles de son aîné. Les jeunes frères, rivaux, s'affrontent dans des concours de nage en eau libre et, un jour, l'aîné surpasse le jeune frère.
Fort de sa volonté, le personnage principal revêt l'identité d'un "mâle alpha" de la société dystopique qui présente les caractéristiques parfaites pour sa carrière envisagé et met au point des techniques artisanales pour passer outre les différents contrôles d'identité. Jude Law incarne de manière presque dérangeante ce jeune alpha sans ambition et suicidaire qui se donne corps et âme pour l'enfant du destin qui le surpasse par les rêves. Très vite, Vincent (le protagoniste) se hisse à la tête du projet duquel il aspirait mais le meurtre du chef de projet va malheureusement contrecarrer ses projets puisque sa traque va commencer.
Le film est une ôde à la volonté, une critique de l'eugénisme mais elle est surtout un orgasme pour les sens. La bande-son est formidable et se marie avec l'intrigue comme une génétique à son porteur. Les personnages sont particulièrement attirants, le corps du personnage principal nous attire comme un aimant et Ethan Hawke nous ensorcelle par son charisme sensuel. Uma Thurman est comme à son habitude magistrale et réussit, sous ses airs germaniques, à imposer sa sensibilité et son personnage complexe, touchant. Quant à Jude Law, il nous questionne sur nos penchants les plus morbides. Chaque plan est travaillé d'une façon prodigieuse afin que nos sens, tous ensemble, se dirigent de concert vers le plaisir. Ce n'est pas un film pur de science-fiction, il est surtout un prétexte à une symphonie à douze doigts dans laquelle chaque minute du film résonne dans le coeur du spectateur comme un rendez-vous avec sa propre perception. Bienvenue à Gattaca est un film érotique, névrotique, orgasmique et pour finir très apaisant. Il nous laisse béat comme de doux rêveurs et nous renforce dans notre volonté profonde.