Bienvenue à Gattaca date de 1997 et depuis, il n’a pas pris une ride, ni perdu de sa pertinence. Il demeure , je pense, pour un bon moment un de mes films préférés et méritait donc que je luis dédie ces quelques lignes.
Bienvenue à Gattaca, c’est avant tout de la science fiction, mais de la belle science fiction. C'est-à-dire, celle qui repose sur une anticipation crédible de l’avenir et avance des thèmes philosophiques ou de société, qui marquent toujours et encore l’esprit critique du spectateur. Mais il s’agit d’un film de science fiction également recouvert de drames humains, qui lui permettent d’avoir cette lisibilité et cette chaleur humaine que ne disposent pas certaines œuvres de science fiction plus récentes, pourtant réputée de haute volée (Interstellar, 2001 l’Odyssée de l’Espace…). Ce film n’est donc pas seulement une peinture froide et brutale de ce qui nous attendrait potentiellement à l’avenir, mais il a ce petit côté attachant, proche de nous.
Le film traite avant tout des dérives de la science et de la manière dont celles-ci peuvent régir notre société, ce qui n’est pas tout à fait sans pertinence en 2020. Le film pose de lourdes problématiques éthiques d’eugénisme, dans une dystopie, qui a l’apparence d’une utopie. Le film pose la question de savoir jusqu’à quel point l’homme peut s’en remettre à la science, alors même que cette dernière connaît des limites, ne lui permettant pas d’appréhender l’humanité dans toute sa complexité.
Le film aurait pu s’arrêter là, mais il brille également par un volet humain extrêmement intense. Il se permet de traiter, dans le même film, à la fois, la fraternité, l’amitié et l’amour, bien que ce soit l’amitié, qui bénéficie du traitement le plus complet. Il s’ouvre également, sur la question de la destiné d’un homme et des différentes manières d’accorder un sens à sa propre vie. Enfin, ce film aborde le thème du rève, de la force de la volonté pour parvenir à les réaliser et je pense que cette idée viendra sans doute raisonner auprès de chacun d'netre nous (pour une morale presque "inverse", voir Soul de Pixar).
Le film propose et développe convenablement des thématiques que j’ai brièvement (peut être trop d’ailleurs) résumé ci-avant. Cependant, le film insère ses idées à l’intérieur d’un magnifique écrin. Je parle ici du visuel du film qui brille par ses couleurs, ses textures, le tout conforté par une bande originale extraordinaire de Nymann. Il faut également relever l’excellent jeu d’acteur des principaux protagonistes de l’histoire et, d’ailleurs je n’ai pas trouvé beaucoup de meilleurs rôles dans la filmographie de Jude Law ou de Ethan Hawke (bon, j’aurais dit la même chose pour Thurman, s’il n’y avait pas eu Kill Bill).
« Bienvenue à Gattaca » est donc un « must » à découvrir dans sa vie. Bouleversant, Galvanisant, intéressant, le métrage fait partie de ce qui s’est fait de mieux en matière de science fiction d’anticipation.
Rendre hommage à ce film, c’est aussi reconnaître l’immense talent d’Andrew Niccol, qui est, par ailleurs, derrière la trame du Truman Show ou la production de Lord of War et même Time Out, qui n’est pas absolument un « mauvais film », mais qui exécute maladroitement les idées de l’intéressé.
Pour nuancer mon propos, j’aurais peut être que quelques petits reproches de détails. D’abord, on aurait peut être voulu en voir plus sur le parcours des deux protagonistes et, notamment, leurs enfances, leurs rapports avec la famille etc…
Par ailleurs, ce film propose une enquête policière qui, bien entendu, est une enquête « prétexte », pour développer ses thématiques. Cependant, on aurait peut être pu envisager une enquête policière un peu plus intéressante et haletante.
Mais mise à part ces quelques détails, foncez sur ce film, si vous ne l'avez pas vu, vous ne pourrez que vous lever et applaudir à la fin du visionnage.