Bienvenue à Gattaca ! Sans doute le film de science-fiction que je préfère...
Pourquoi ? Tout simplement parce que le film d'Andrew Niccol réussit parfaitement à se faire rencontrer la poésie et la philosophie avec ce genre - la SF donc - trop souvent bruyant et tape à l’œil. Car effectivement, ici pas d'effets spéciaux à gogo, mais tout le reste...
Les thèmes de l'eugénisme et de la manipulation génétique sont traités avec intelligence et subtilité à travers l'histoire initiale de ces deux frères d'origines très différentes (le film anticipe le passage du racisme de la couleur de peau vers celui, plus littéral, de deux genres humains, l'un génétiquement modifié, l'autre non) sur fond de compétition filiale, donc, et côtoient un suspense efficace, l'échange "d'un corps contre un rêve" parfaitement mené, sans oublier une très touchante histoire d'amour en filigrane, mais surtout, une réflexion sur la place de l'être humain dans son monde, sublimée au cours d'un final émouvant de simplicité et d'évidence.
La bande originale de Michael Nyman, malgré son omniprésence, s'avère exceptionnelle (c'est souvent ce qui fait la différence entre un très bon film et un très grand film me concernant), l'atmosphère contemplative irréelle et captivante, et les paysages d'un lointain ailleurs dénués de toute nature (à part des algues en mer) aussi flippant que subjuguant... De très bons acteurs et des dialogues d'une rare intelligence bouclant ce sentiment que l'on peut avoir au final de caresser la perfection ; celle d'une grande réussite artistique ; celle d'un grand film de ciné.
Et si certains trouveront peut-être le rythme trop lent, c'est là aussi selon moi l'un des nombreux charmes de ce long-métrage intemporel, au scénario fascinant et plein de rebondissements, si proche de la perfection, je me répète (dans toute mon imperfection), et pourtant si profondément humain.