6ème long-métrage en tant que réalisateur et dans lequel il ne joue pas, George Clooney revient derrière la caméra avec Bienvenue à Suburbicon.
Scénarisé à partir d’un fait divers de 1957 à Levittown en Pennsylvanie et d’un vieux script des Frères Coen traînant dans les placards depuis 1999, Suburbicon traite en parallèle deux histoires, le kidnapping à domicile de Gardner Lodge et sa famille ainsi que l’emménagement des Meyers, famille afro-américaine, qui provoque la fureur du voisinage. Malheureusement, ces deux histoires ne se rejoignent quasiment jamais.
On est un peu déçu de son choix d’avoir mixé ces deux histoires, rendant le film un peu bancale. Il aurait pu réaliser deux films au final. La partie concernant la famille Lodge est jouissive et complètement barré, on retrouve la patte des Frère Coen, un mélange explosif entre Fargo et Burn After Reading. Pour la famille Meyers, chaque scène arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. On voit ce qu’a voulu faire Clooney, montrer le racisme naissant en banlieue dans les années 50 et montrer que ça n’a pas trop évoluer depuis, mais cela créer une dissonance avec le reste du film, on a la sensation que ça ne colle pas.
Malgré un scénario inégal, le film reste agréable à regarder, grâce à la musique d’Alexandre Desplat, la photographie de Robert Elswit et surtout son casting.
Particulièrement Oscar Isaac, bien qu’ayant un rôle mineur, est excellent de cynisme. Le reste de l’affiche, Matt Damon, Julianne Moore dans un double rôle et Noah Jupe sont également parfaits.