Bienvenue Mister Chance par Alligator
Forrest Gump avant l'heure, Ashby nous convie à partager de jolis moments avec un simplet qui reste assez évasif dans ses expressions pour que un grand nombre de personnages les interprêtent comme ils en ont besoin. Le personnage de Sellers est un livre ouvert, chacun y lit ce qu'il a envie de lire, le vieil homme mourant, la veuve frustrée jusqu'au président des E.U!
Au spectateur également de lire le film comme bon lui semble : un ange passe et vient détourner l'évolution de beaucoup de vies ou un imbécile dévoile la naïveté des hautes sphères politico-économiques et leur incompétence fondamentale? Le film est tout à la fois un film moral, une satire du milieu politique et financier de Washington, des médias télévisés mais également un conte de fée, au masculin, avec un personnage poétique, petit prince adulte.
La performance de Sellers est encore une fois très juste. Casse gueule. Il parvient toutefois à se garder d'en faire des tonnes et à instiller ici et là quelques moments de grâce, de magie, de beaux moments de jeu, de comédien. La thématique de la fin de vie qui revient souvent, qui plane en continu autour des personnages est d'autant plus émouvante que Sellers est lui aussi aux portes de la mort.