Il est indéniable que le film, pris dans son ensemble, ne brille pas par sa qualité cinématographique. Le scénario est minimaliste, les personnages secondaires peu développés, et la réalisation plutôt classique pour un film d’arts martiaux de cette époque. Cependant, ces limites s’effacent presque entièrement grâce à l’aura et l’énergie irrésistible de Bruce Lee. Son charisme transcende l'écran, et chaque mouvement, chaque scène de combat, devient une chorégraphie hypnotique où sa maîtrise des arts martiaux transforme le banal.
Ce qui fait la singularité de 𝐵𝑖𝑔 𝐵𝑜𝑠𝑠, c'est cette vigueur inépuisable que Lee injecte dans son rôle. Il ne se contente pas de jouer le héros, il incarne littéralement la force et la rébellion dans un monde corrompu. À travers lui, le film acquiert une intensité dramatique qui, sans cette présence, aurait probablement laissé une impression plutôt tiède. Son combat contre l'injustice devient l'âme du récit, et ses scènes de combat, à la fois brutales et magnifiquement exécutées, captivent l’attention bien au-delà des faiblesses narratives du film.
Finalement, 𝐵𝑖𝑔 𝐵𝑜𝑠𝑠 n’est pas mémorable pour sa réalisation ou son intrigue, mais pour Bruce Lee qui transforme l’expérience en un divertissement d'action tout à fait convenable.