Voilà encore une petite pépite oubliée du polar américain à la sauce eighties. Pas un chef d'œuvre, loin de là, mais un de ces petits films bien sympathiques comme on n'en fait plus.


"The Big Easy", c'est le surnom de La Nouvelle Orléans, et il y a de quoi rester perplexe, puisqu'à l'origine le projet s'intitulait "Windy City" et devait se situer à Chicago! Un aspect interchangeable qui laisse apparaître les intentions principalement mercantiles des auteurs.


Et pourtant, le film de Jim McBride offre une plongée relativement authentique dans la Louisiane urbaine : climat torride et pluvieux, ambiance carnavalesque, nourriture cajun, état d'esprit à la coule… On est clairement dans le cliché, mais combiné à une entraînante bande originale très couleur locale, ça le fait, le dépaysement fonctionne à plein.


Cette atmosphère bigarrée est clairement l'atout principal de ce polar provincial, dont l'intrigue, sans être inintéressante, reste davantage dans les standards du genre, avec un fond de corruption dans la police locale, à l'image du jeune lieutenant campé par Dennis Quaid (convaincant), lui-même partagé entre le confort de ses petits avantages en nature et son attirance grandissante pour l'incorruptible assistante du procureur, dépêchée de Washington pour une affaire de meurtre.


C'est une jeune et sexy Ellen Barkin qui interprète ce personnage, et son duo avec Dennis Quaid dégage une indéniable alchimie, qui apporte la plus-value attendue à ce récit plaisant mais pas foncièrement original, à l'image de la résolution finale du meurtre inaugural, un peu simpliste.
Barkin incarne parfaitement cet élément extérieur qui vient tout bousculer, tel un chien dans un jeu de quille, et son pas de deux en mode attraction-répulsion vis à vis du jeune flic et des coutumes locales est particulièrement bien rendu.


Pour conclure, "The Big Easy" n'a aucune prétention à figurer dans les anthologies de cinéma, mais constitue un charmant petit divertissement, encore rehaussé par un supporting cast réjouissant composé de Ned Beatty, John Goodman ou encore Grace Zabriskie.
Le genre de polar estampillé années 80 qui survit bien au passage des années, que j'associe personnellement au très plaisant "Sea of love", sorti à la même époque, en raison de la présence d'Ellen Barkin et John Goodman au générique des deux films.


A noter que le film a inspiré une série dérivée une dizaine d'année plus tard, "Flic de mon cœur", d'où le sous-titre français un peu bêta à première vue...

Val_Cancun

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