Tim Burton nous avait lâché pendant environ 2/3 ans. Depuis un Dark Shadows très très moyen, Tim a attendu pour ressortir un long métrage. Une patte essouflée, un style redondant, un Johnny Depp moins attractif, Burton n'avait plus son aura. Big Eyes est alors l'occasion de faire un retour sur scène avec en tête d'affiche deux belles têtes : Waltz et Adams.
Sentant peut-être que son monde n'était plus si attractif, Burton avec Big Eyes fait tout....sauf du Burton. Ce Big Eyes aurait pu être réalisé par n'importe qui. Sa réalisation est d'un classicisme à toute épreuve. On est bien loin de l'univers de Burton, ici l'ambiance est So Fifties.
Ce début 2015 est marquée par pas mal de biopic (Alan Turing, Stephen Hauwking) et Big Eyes raconte l'épopée des Keane dans le monde de l'art et comment un mari a profité de sa femme pour devenir un des peintres les plus connus.
Big Eyes se sauve alors avec un casting solide et surtout une Amy Adams assez impressionnante dans le rôle de femme soumise à son mari. Elle est sensible et mélancolique. Pourtant le rôle n'était pas si facile ! Waltz lui réutilise toutes ses petites mimiques qui font encore une fois mouche. C'est du solide. Puis on note des seconds rôles de qualités qui viennent accompagnés le récit au fil du temps.
Mais Big Eyes souffre de manière général d'une certaine torpeur, d'un manque clair de rythme. Même si tout s'enchaine plutôt naturellement, le temps semble long devant Big Eyes qui a du mal à se donner du souffle malgré une histoire plutôt sympathique et assez tordue !
Et il est bien dommages que la BO ne soit pas non plus au niveau, bien trop aseptisée et passe-partout.
Au final...le fait que ce Big Eyes soit tout sauf Burtonnien n'est pas une mauvaise chose, cela le rend accessible, standard et assez agréable. Un biopic standardisé qui ne restera pas dans les mémoires et surtout un Tim Burton bien banal. Burton n'a pris strictement aucun risque, pour le meilleur et pour le pire.