On peut trouver que Burton est devenu une caricature de lui-même, boursouflé et recyclant ses bonnes idées ad nauseum. Du coup, Big Eyes apparait comme un coup de frais dans sa filmographie. Plus d'effets spéciaux, plus de mondes merveilleux, des êtres humains normaux.
Margaret peint des tableaux (très moches) de gamins tristes à grands yeux avec des chatons. Une version US ripolinée de nos poulbots bien de chez nous. Elle vient de quitter son mari et éleve seule sa fille, alors quand Walter débarque, d'abord en se faisant passer pour un peintre accompli mais en avouant vite être agent immobilier qui peint le dimanche, elle se précipite d'accepter sa demande en mariage afin d'accéder a a stabilité pour pouvoir conserver la garde de sa fille. En cherchant à vendre leurs toile , et suite a un quiproquo, Walter se fait passer pour l'artiste derrière les tableaux avec les gamins qui se vendent comme des petits pains. Et s'engage un cercle vicieux où Walter demande à Margaret de peindre ses croutes à la chaine, tout en mentant et gardant le secret, tandis qu'ils s'enrichissent en vendant les toiles, puis en vendant des reproductions à l'Amérique entière
Je suis sorti du film furieux. On passe l'immense majorité du film a voir Margaret Keane se faire maltraiter par des hommes. D'abord son ex mari - visiblement un salaud qui la violente - qu'on ne verra pas mais qu'elle quitte au début du film avec sa fille, puis ce monstre de Walter Keane qui va progressivement de plus en plus abuser d'elle, d'abord en lui mentant , puis en niant son existence, son expression artistique, et enfin jusqu'à la menacer et en exerçant un chantage sur elle. La pauvre Margaret est présentée comme une nunuche condamnée à l'abus, elle reproduit par deux fois le schéma "homme abusif" puis fuite. Le seul moment où elle commence à se rebeller c'est bien entendu après avoir intégré une secte , parce que ça aurait été trop bizarre qu'elle prenne une décision personnelle visant à son émancipation. il faut bien sur qu'elle quitte un système oppressif pour un autre.
et rappelons le, en plus le film passe son temps à bien rappeler a quel point la production artistique de Margaret est de la merde en barre, répétant a l'infini des croutes sans intérêt et sans geste artistique véritable. Quand on ajoute ça à la personnalité de punching bag du personnage, ca fait un peu beaucoup (et ça ne change rien que ca soient effectivement des grosses croutes, ses gamins qui chialent)
J'ai trouvé le film visuellement laid, et sans aucune personnalité. C'est filmé sans aucun génie, en mode automatique.
On n'échappe en plus pas aux horribles réflexes du film "tiré d'une histoire vraie" avec les photos des vraies personnes a la fin avant le générique, cette fois-ci encore pire puisqu'on a photographié amy adams posant a côté de la charmante mamie qui peint les croutes, histoire de bien casser toute illusion... Au passage, pas cool de la prendre en photo à la fin d'un film qui passe son temps a rappeler qu'elle fait des croutes, mais bon :D
Amy Adams est très bien, je ne peux pas lui reprocher quoi que ce soit ( apart d'avoir accepté de tourner la dedans), Christoph Waltz a clairement dépassé le stade du surjeu, c'est épuisant à regarder...Et la chanson de lana del rey en plein milieu... pff