Premiers instant du premier film de Stephen Daldry. Le nom "BBC" s’affiche sur un air de T-Rex. Voilà qui est prometteur déjà. Mon amour envers les films anglais ne se trouvera pas entaché par la vision de ce « Billy Elliot ».
Porté par une mise en scène élégante, « Billy Elliot » est une belle œuvre traitant surtout de la famille et de la différence. Billy, jeune anglais, est un garçon qui est différent des autres, un garçon qui a en lui la fibre artistique. Dans un monde où le mâle se doit d’être viril et fort pour travailler à la mine comme papa, l’envie de Billy de rejoindre un ballet de n’est pas acceptée. De belles scènes apportent une illustration saisissante du contraste opposant le jeune garçon à sa famille. La violence du père lors de ses manifestations contre la douceur qui émane du jeune garçon lorsqu’il danse. Il s’agit surtout d’assumer ses passions, et de les défendre coûte que coûte.
Billy, c’est un Jamie Bell adorable et terriblement doué pour son âge. À seulement quatorze ans, le gamin donne l’impression d’avoir déjà eu de nombreuses expériences cinématographiques. Pourtant, Billy Elliot est son tout premier rôle.
L’une des grandes forces de « Billy Elliot » est que son intrigue ne se focalise pas seulement sur la danse classique. Ne se contentant pas de présenter simplement le destin de Billy, le film se place dans un contexte social appréciable. Les conditions de travail des mineurs donnent lieu à une grève majeure impactant la famille de Billy, et donc la possibilité pour le jeune garçon de se vouer à son art.
C’est émouvant sans jamais tomber dans le pathos ou le tire-larme gratuit. Les émotions arrivent subtilement, n’en sont donc que plus appréciables. On est heureux, on vit et on pleure pour ce jeune héros, et pour sa famille aussi. La bande-son du film est détonante et vacille habillement entre rock british et musique classique. T-Rex et les Clash se doivent de cohabiter avec le grand Tchaïkovsky et son "Lac des cygnes". Étonnamment, cela fonctionne. Et très bien même, n’accentuant que plus la dualité de l’existence de Billy, partagé entre ses cours de boxe et sa leçon de danse.
Une très belle œuvre. Mais est-ce vraiment une surprise venant d’un film britannique ?