Chroniques du Panda, à la quête des calins perdus, volume 1
Entre Billy et moi, l'affaire était mal engagée.
Un pitch qui hésite entre la pourritude et le manque d'originalité.
Un acteur que j'ai eu envie de baffer dès les premières secondes de la bande-annonce.
Et puis surtout un engouement général absolument insupportable, de ceux qui pourraient me faire rater le meilleur film de tous les temps tellement ça me saoule.
Bilan : je l'ai pas vu à sa sortie, ni dans les années qui ont suivi. En fait, il faisait même partie de ceux que je comptais/espérais ne jamais voir.
Et puis vous savez ce que c'est, "chacun a son prix" comme disait l'autre, toussa.
Bref, je me suis plus ou moins engagé à le regarder.
Dès les premières minutes du film, l'inquiétude monte.
C'est du Zola...
Comme c'est vraiment le tout début, je ne pense pas qu'on puisse parler de spoil, alors allons-y gaiement :
Billy vit dans une famille pauvre. Son père est mineur. Son frère est mineur. Sa mère est morte. Sa grand-mère est visiblement passablement gâteuse et folle. On l'oblige à faire de la boxe alors qu'il aime pas spécialement ça.
Ouh putain, oussque j'ai mis les pieds...
Arrivé là, autant vous dire que moi, le larmoyant, le film "social" qui n'a rien d'autre à raconter que la misère humaine, ça peut passer mais y'a intérêt que ce soit bien fait.
Et à partir de là, autant vous dire que oui, Billy Elliot c'est bien fait.
D'une part on ne va pas s'acharner à nous rouler sans fin dans la merde noire qui s'abat sur cette petite bourgade du nord de l'Angleterre (bon sang j'y pense, voyez le film en VO, les accents sont juste merveilleux).
Cela servira bien sûr de toile de fond à la trame principale du film, mais sans s'imposer, sans envahir.
Chronique d'une époque vraiment difficile et pas si lointaine, sur des chansons certes parfois ultra-connues mais en tout cas jouissives (London Calling, HAAAAAAA).
D'autre part, va s'immiscer donc cette fameuse trame principale, l'amour naissant puis grandissant entre la danse et Billy.
D'une rencontre presque fortuite, va naître une révélation, une passion dévorante.
Reclus au plus profond de la campagne anglaise, il est certain que cette activité de gonzesses soulève l'incompréhension, voire l'intolérance.
Et c'est le cheminement du jeune garçon à travers la société qui l'entoure, de sa famille à la petite communauté de mineurs, mais aussi parmi les familles plus aisées, que l'on va suivre avec un peu d'appréhension il faut le reconnaître.
Au final je ne sais pas ce qui m'a retenu.
Une sorte d'alchimie générale, tant les éléments du film sont cohérents, la symbiose entre l'excellent jeu d'acteurs, la simplicité et la beauté des scènes, la bande-son envoûtante, les décors variés et réalistes.
Est-ce la diversité des thèmes abordés.
Je crois que ça importe peu.
Passées les premières minutes et la crainte, on se laisse emporter par le film.
Oh, je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai été beaucoup surpris. Oui la construction est somme toute assez classique.
Mais bon, on pardonne, là.