Bird s'inscrit dans cette mouvance contemporaine qui consiste à mêler naturalisme et onirisme, et permet à une cinéaste brillante d'habilement renouveler son cinéma. Couplées à une photographie et une bande-son pop et chatoyantes qui chassent le misérabilisme comme la peste, les saillies fantastiques - qui ont pour la plupart trait au regard de l'héroïne dont la sensibilité unique lui permet de s'extirper d'un morne quotidien - se marient organiquement au réalisme social préconisé par Andrea Arnold. Elles apportent nuance et respiration à une peinture âpre dont les aspects les plus sombres et retors ne sont par ailleurs jamais occultés, portés par des personnages complexes aussi insupportables qu'attachants. Son meilleur film.