Bird Box
5.8
Bird Box

film de Susanne Bier (2018)

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Pour moi, Suzanne Bier, ça restera toujours cette claque que j’ai prise face à son somptueux « After the Wedding ». Seulement c’était il y a dix ans et depuis, à part « Nos souvenirs brûlés » et éventuellement « A second chance », plus grand-chose.


La revoilà donc avec un genre que j’estime totalement éculé. Le film de zombies.
Pour en dire quoi ? Pour en montrer quoi ?
A dire vrai c’était presque ma seule curiosité pour aller me jeter dans ce « Bird Box ».
Je ne pouvais m’empêcher de me dire au fond de moi qu’une auteure comme Suzanne Bier ne pouvait pas se lancer dans un registre si cadenassé sans avoir une bonne idée derrière la tête.


Eh bah en fait non.
Pas de nouvelle idée en tête.
C’est du conventionnel plein pot.
Alors certes c’est joliment filmé. Ça sait éviter la surenchère. Et ça développe des personnages qui des situations qui ne sont pas totalement inintéressants.
« Toujours ça de pris » me diriez-vous. Et pour le coup je ne vous donnerai pas tort.


Alors d’accord. Pourquoi pas.
C’est vrai qu’au-delà de la question des zombies ce film arrive à poser un postulat intéressant. Celui du lien. Le retour au sauvage permet un retour au primal et questionne en conséquence sur l’importance du lien de sang, de son poids quand il est mis en balance avec le lien de cœur. Et en explorant cette piste là, il en arrive à aller plus loin encore ; vers quelque-chose de plus intéressant. Il questionne l’attachement envers les autres. L’amour. Et le devoir d’indéfectibilité.
Ce retour au sauvage est donc un prétexte pour un retour au vrai.
Rien de bien nouveau sur cet aspect là non plus, j’en conviens.
Mais bon. Propre et sobre, ce « Bird Box » passe encore…


Seul vraie ombre dérangeante au tableau. La présence de Sandra Bullock.
La voir dans ce film, c’est rapidement se poser des questions.
Pourquoi elle ? Pourquoi une actrice de plus de cinquante-quatre ans pour jouer le rôle d’une femme qui se questionne sur sa grossesse ? Je veux bien être ouvert d’esprit et ouvrir à fond mes chakras mais là y’a clairement une question à se poser : n’y avait-il pas choix plus judicieux pour un tel rôle ?
Seulement voilà il se trouve que Sandra Bullock est aussi productrice.
Alors du coup beaucoup de choses finissent pas s’expliquer.
Au lieu d’un film d’auteure de Suzanne Bier n’a-t-on pas finalement affaire ici à un film de commandes de la part de Sandra Bullock ?


Alors certes, cela ne change sensiblement rien au contenu (à part le fait qu’on doit essayer de croire au lifting de Sandra Bullock à chaque fois qu’elle apparait à l’écran, c’est-à-dire tout le temps) mais il me semble que cela explique pas mal de choses.
Ça explique notamment cette idée de base au fond quelconque.
Ça explique aussi sûrement ce manque d’ambition.


Alors tant pis, à défaut d’ambition on se contentera d’une forme léchée.
Ça se fait si rare dans ce monde factice donc autant ne pas bouder ce retour aux bases.

Créée

le 4 janv. 2020

Critique lue 236 fois

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