Vu après l'obtention de l'Oscar du meilleur film, « Birdman » n'est pas forcément le genre de films qui vous enthousiaste, ce qui ne nous empêche pas de lui reconnaître de grandes qualités. Au-delà de la dimension technique et de ce faux plan-séquence globalement très bien foutu mais que j'ai en trouvé en définitive un peu trop ouvertement « exercice de style », l'œuvre est intelligente, habile, bien écrite (beaucoup de soin apporté aux personnages principaux comme secondaires), renvoyant avec talent Hollywood et Broadway dos à dos sans manichéisme ni gratuité.
C'est un peu long, mais souvent bien vu et doté de plusieurs scènes remarquables (la première répétition, l'échange virulent entre Riggan Thomson et sa fille, la « prise de contrôle » de Birdman sur le héros avec explosions multiples à la clé, l' « envol » (dans tous les sens du terme) de ce dernier dans les derniers instants), si bien qu'on est quand même assez admiratif du travail d'Alejandro Gonzàlez Inàrritu, également très inspiré dans le choix de son casting (Michael Keaton bien sûr, mais aussi Andrea Riseborough et Lindsay Duncan, pour ne citer qu'eux). J'ai beau ne pas être totalement sensible à ce genre de cinéma, les points positifs sont trop nombreux pour regretter le déplacement.