Je préfère Batman à Birdman !!!
Michael Keaton en acteur orgueilleux et schizophrène qui ne peut s'appuyer que sur quelques brides d'une gloire ancienne en jouant dans le passé un super-héros (difficile évidemment de ne pas faire la parallèle entre Birdman et Batman et la carrière en dents de scie de Keaton depuis !!!), Edward Norton en acteur de la "Méthode" extrême et franchement tête à claques, Emma Stone en fille du protagoniste disjonctée mais qui s'avère être le personnage le plus lucide de la bande, Naomi Watts (qui aurait pu être mieux employée si le scénario avait été plus élaboré !!!) en actrice lesbienne qui doute d'elle-même, Zach Galifianakis en agent-avocat-je-ne-sais-quoi qui ne loupe jamais le coche ; bref du très beau monde en grande forme devant la caméra d'Alejandro González Iñárritu.
Alejandro González Iñárritu qui utilise un procédé technique audacieux et original à savoir que le film est tourné intégralement à travers un faux plan-séquence avec ellipses intégrées ; un véritable tour de force mais avec ses limites...
Limites qui résident surtout dans le scénario, qui donne l'impression donc d'être limité en grande partie à cause de l'utilisation de ce procédé, qui s'il donne quelques réflexions pertinentes sur le statut d'acteur, de célébrité et surtout sur la critique, tourne vite en rond, se répète constamment et n'hésite pas à traiter avec mépris le cinéma populaire, particulièrement celui de super-héros (d'accord 90/100 des films du genre sont à jeter mais rien que les autres 10/100 justifient leur existence !!!).
Bref si les acteurs sont excellents, s'il faut reconnaître un véritable tour de force technique, si on ne peut qu'acquiescer à certaines réflexions pertinentes, on a l'impression d'avoir assisté un exercice de style un peu creux. Je préfère Batman à Birdman.