Birdman! Concerto d'une note qui détonne !
Un film à oscar c'est un label de qualité absolument indéniable. Mais un film récompensé par le gotha intello-égo est parfois, il faut avouer, une lente procession faite au dieu ... Morphée.
Tout ce que n'est pas ce "Birdman", une composition rythmé entrecoupé de solo et au final majestueux, bref on est plus proche d'Orphée !A coup sûr, le film de ce début d'année.
"Birdman ou la surprenante vertu de l'ignorance", réalisé par Alejandro González Iñárritu (21 grammes et Babel quand même !),dans lequel on retouve l'impeccable Edward Norton (fight club s'il ne fallait en retenir qu'un !)Naomi Watts (Mullholand drive plutôt que ..Diana) Zack Galifianakis dans un rôle aux antipodes des Very Bad Trip et l'énorme Michael Keaton conu pour le délirant Beatlejuice et son rôle de Batman réalisé le tout chapoté par Tim Burton.
En résumé, Rigan Thomson (michal keaton), acteur populaire pour son rôle dans une trilogie comics Birdman tente d'acquérir ce qui lui manque pour atteindre l'égo suprême : la reconnaissance du cheptel et pas le moindre, celui de Broadway. Reprenant une piece de Raymond Craver, cette pléiade névrosé se retrouve tiraillé entre délirium actor's studio (le rôle d'Edward Norton notamment) et tentative vaine de se faire accepter dans le clos Broadway qui n'accepte que peu escapade populaire. Michael Keaton dans un rôle sur mesure est détonnant, le rôle d'une vie pour l'acteur de 63 ans qui dans une maestria schyzophreniquemagnifie l'oeuvre d' Alejandro González Iñárritu.
Le réalisateur mexicain parvient de par la succession des scènes sans coupure apparente à donner une véritable dynamique. C'est tout l'intérêt et la réussite du film, car aussi bien en surprise (le réalisateur parviens à nous tromper), que dans la démence de Rigan, le film fascine notamment à travers ces formidables crises, le tout cadencé par une batterie jazzy décidement très à la mode new yorkaise après le film Whiplash !
"Birdman" est un film de joueurs qui semble jouer un intrigant double jeu. Tous ces acteurs serve à la fois une ode à LA scène, quintescence pour ces artisans, mais aussi une belle satire du milieu et de ces excès délirants(la cabine UV pur Edward Norton). On a la sensation que chacun parodie ce qu'il dégage par leur jeu, leur rôle ... et leur égo. A en juger par Edward Norton en extremiste de l'actor's studio et surtout Michael Keaton, star dans la lumière avec Batman dans les nineties et passé dans l'obscurité dans les années 2000.
L'Homme ou l'acteur ? Le populo du Box office ou l'aristo du Théatre ? Rigan parviendra t il à faire la symbiose de ses deux hémisphères ? Le final est une envolée magnifique !