Encore une comédie française frustrante! Une nouvelle fois, les prémisses auraient pu laisser croire à un festival de rire(s) tout autant qu’un à bon moment de comédie irrévérencieuse et folle. C’est le cas mais malheureusement cela ne va durer qu’à peine une dizaine de minutes, certes prometteuses. Pourtant le sujet laissait une voie royale à un portrait moqueur de l’enseignement et de l’éducation où la culture est nivelée vers le bas. Dans le prologue, qui voit Louise Bourgouin en professeur de latin octroyer d’excellentes notes à ses élèves démissionnaires et peu concernés pour qu’ils lui fichent la paix de manière à ce qu’elle puisse s’amuser sans prise de tête hors de ses heures de travail, on se dit qu’on va avoir droit à une comédie outrancière, amorale et malpolie comme on les aime. Mais dès lors que l’histoire du voyage de classe en Italie se met en place, tout retombe comme un soufflé alors qu’un tel postulat permettait soit des blagues potaches, soit un humour poil à gratter ou alors une critique intelligente de l’enseignement contemporain. Même l’aspect triche qui vient enrichir le récit à mi-parcours est finalement gentil ai possible, appauvri et bien trop sage. On ne va pas dire qu’on préfère la saga « Les Profs » et son humour souvent lourdingue mais presque. « Bis Repetita » s’avère prévisible, formaté, simpliste, attendu et d’une banalité affligeante.
Heureusement, Louise Bourgouin est une tête d’affiche convaincante et qui se donne. Elle tient le film sur ses épaules et son association avec le nouveau et prometteur Xavier Lacaille est convaincante. Malheureusement, « Bis Repetita » ne peut tenir uniquement sur leurs frêles épaules. Même Noémie Lvovsky, pourtant habituée aux seconds rôles savoureux et mémorables, ne marque pas de points ici. En ce qui concerne les cinq élèves (pourtant c’est peu) qui accompagnent le récit, ils sont unidimensionnels, jamais étoffés et réduit à des clichés sur pattes (l’influenceur non genré raté, l’amoureux transi de la prof ou encore la no life...). Et peu crédibles avec la réalité de l’enseignement aujourd’hui. Côté mise en scène, la cinéaste habituée aux séries Émilie Noblet ne nous réserve pas une réalisation très pointilleuse pour son premier film de cinéma. Encore une comédie française aux images s’apparentant à un vulgaire téléfilm où même Naples et l’Italie ne sont pas filmés correctement. Et plus le long-métrage avance, plus tout est écrit et joué d’avance. L’idylle à laquelle on ne croit pas du tout entre les deux personnages principaux est forcée tout comme la petite victoire inespérée du groupe sans oublier la rasade de bons sentiments à la fin qui coulent à flots. La comédie grinçante et piquante qu’on aurait attendu d’un tel sujet est aux abonnées absentes. Au final, « Bis Repetita » est un film d’une trivialité qui devient habituelle pour les trois quarts des comédies françaises. Et c’est bien triste. Après, il faut avouer qu’on ne s’ennuie pas non plus, le tout se regardant sans déplaisir, mais est-ce que ne pas s’ennuyer est synonyme de réussite? Certainement pas!
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