J’accorde probablement à « Bis Repetita » une note trop généreuse. Car le film suit une trame assez classique. Une professeure de lycée se retrouve propulsée avec sa classe de gros nuls dans un concours international qu’ils doivent impérativement gagner, devant des hordes de surdoués. Sauf que voilà, la matière en question… c’est le latin !
Et il faut dire que jusqu’à présent, le latin était laissé de côté dans les comédies. La faute aux souvenirs ennuyeux qu’il génère pour les quelques courageux qui ont suivi cette option au collège / lycée ? Ou à son aspect technique qui rebute ?
En tout cas la référence cinématographique des profs de latin se limitait souvent à l’excellente scène de correction de tag dans « Life of Brian ». Emilie Noblet a cherché à réparer cet oubli en lui accordant un long-métrage complet.
Car le latin sera vraiment au cœur de « Bis Repetita ». A tel point d’ailleurs, que ceux qui n’en ont jamais suivi un cours risque d’être laissés sur le carreau : les blagues sur les déclinaisons, il fallait oser et je dis oui ! On sent ainsi une vive déclaration d’amour à cette langue morte.
La réalisatrice & scénariste prend volontairement un parti pris grotesque (qui peut gober que cette classe se retrouve en concours grâce à des notes ostensiblement bidonnées ?). Elle se moque de cette compétition beaucoup trop sérieuse. Mais elle souligne finement l’intérêt du latin, au niveau culturel et étymologique, et montre aussi que l’on peut moderniser son appréhension de cette langue.
Sur la forme, j’ai été agréablement surpris. Les élèves ressemblent de premier abord à des caricatures antipathiques, mais s’avèrent attachant. Le tandem Xavier Lacaille / Louise Bourgoin dégage une vraie fraîcheur. Surtout Louise Bourgoin, en professeure désabusée atteinte de flémingite aigue. Et outre les blagues sur le latin, quelques situations sont plutôt cocasses.
Sympathique, mais surtout destiné aux ex-latinistes.