La jeune juive et la mort
Rachel Stein vit dans un kibboutz en Israël. L'arrivée d'une femme qu'elle a connue sous l'occupation allemande et à qui elle doit la vie ravive ses souvenirs douloureux, quand elle s'est engagée dans la résistance sous le nom d'Ellis de Vries après que sa famille ait été trahie et massacrée.
Ce n'est pas une allégorie sur la Résistance hollandaise, pas plus qu'une illustration tragique avec violons de l'Holocauste. Il s'agit plutôt d'un beau portrait romanesque d'une femme juive malmenée par la malchance (ou la chance?) et l'Histoire avec sa grande hache, toujours au bord du précipice mais qui échappe à chaque fois de justesse à l'araignée nazie et collabo qui a tissé sa toile sur les Pays-Bas, quand la fin de la guerre approche et que les pourritures, après leur carnage au sein de la population juive et de la Résistance, plient bagage et se cassent. Et la Libération est vue sous une autre facette, celle de l'épuration aveugle, du lynchage collectif.
Une actrice talentueuse a été ainsi révélée, Carice Van Houten, apparue auparavant dans un film néerlandais pour enfants, Minoes ("Miaou" en français), où elle demeurait presque le seul élément à sauver au milieu d'une grosse guimauve.
Petite parenthèse, mai 2013 : j'attends toujours de voir un "grand" film avec elle dans un vrai grand rôle, y a eu Games of Thrones certes mais tout de même ...
Paul Verhoeven joue une fois de plus les voyeurs avec sa superbe héroïne, mais nous livre une fiction de bonne facture avec quantités de trahisons et retournements de situations dans un genre et une sombre période malmenés par les productions télévisuelles (et cinématographiques) françaises notamment.