En me penchant sur ce classique de l'horreur et notamment du slasher (genre que j'affectionne tout particulièrement), je m'attendais à une claque cinématographique... que je n'ai pas eu, et c'est bien dommage.
Etant un inconditionnel fan de Halloween et de sa mythologie, j'attendais Black Christmas à bras ouverts en sachant qu'il était sorti 5 ans plus tôt. J'ai été très agréablement surpris de voir que la caméra subjective est déjà employée ici pour figurer le tueur, que le film fait bien de ne jamais nous montrer pour éviter de l'humaniser. Gros point positif également pour l'usage du téléphone (repris pas Scream notamment) et du premier meurtre qui, je l'imagine bien, a dû être un véritable choc pour l'époque d'autant plus qu'il supporte relativement bien l'épreuve du temps.
Néanmoins, c'est bien les seules qualités que trouve au métrage, qui n'a cessé de profondément m'ennuyer jusqu'à sa dernière minute (alors que j'étais conciliant avec lui). D'un point de vue formel, le petit budget justifie les prises de vue et les éclairages dignes d'un télé-film de Noël sur M6 et rien, mise à part la caméra subjective de l'introduction et le meurtre du lit (qui emploie un jeu d'ombre intéressant) n'est à se mettre sous la dent. La réalisation montre ce qu'il y a à montrer de façon pratique mais s'avère finalement être d'une platitude ennuyante.
Pour ce qui est du jeu, je crois que je ne me ferais jamais au jeu des jeunes acteurs des années 70/80 qui, j'ai l'impression, jouent TOUS tellement mal que cela en devient nanardesque aujourd'hui : que ce soit Black Christmas, Halloween, Freddy, Evil Dead etc, tous hurlent à en faire saturer la prise de son et je me demande encore "ça, ça faisait peur avant ??".
Enfin, pour ce qui est de la mythologie du slasher, il est indéniable de constater que BC en pose les jalons et est en ce sens, précurseur. Groupe d'adolescents, métaphore sexuelle, identité du tueur inconnu, caméra subjective, police incompétente... A mon sens, on ne peut apprécier ce film aujourd'hui qu'en le replaçant dans son contexte : il ne fait ni peur ni sursauter et est kitsch à souhait. Malgré tout, même en m'étant efforcer de me mettre dans la peau de quelqu'un le découvrant à l'époque, je ne puis m'empêcher qu'il sens l'amateurisme à plein nez et c'est bien dommage.