Effectivement certaines scènes sont assez réussies, souvent ponctuées d'humour noire. Comme le passage à la seconde temporalité après passage d'un tunnel, où l'on retrouve le misérable flic cuvant sa fin de soirée sous la neige tandis qu'un quidam en profite pour lui tirer sa bécane ! Ou les mineurs qui ricanent par atroce machisme macabre, en apprenant qu'on aurait retrouvé les morceaux découpés d'une femme sur différents sites, dont une paire de seins ! Sans oublier la séquence du salon de coiffure rappelant calmement la touche hongkongaise, amorcée par un splendide plongeon en avant du policier. Assez hilarant !
Ouvertement inspiré de la tradition du film noir, le scénario m'a semblé ennuyeux, peu inspiré, maladroit, s'appuyant sur des face-à-face excessivement étirées et hiératiques, faisant appel à une esthétique visuelle un peu trop artificielle, des effets auteuristes (ceux qui auront été captivés par l'intrigue diront justement, que les éclairages pop donnent corps à l'inquiétante étrangeté d'une réalité chinoise souvent marquée par l'invraisemblance !).
Autant le talent de Diao Yinan a opéré chez moi avec son "Lac aux oies sauvages", où le fond politique conférait une densité intéressante à l'intrigue, autant se cantonne-t'on ici au premier degré d'un simple film de genre, soigné !