Avec “Johnny Mad Dog” en 2008, Jean-Stéphane Sauvaire (Carlitos Medellin) - dans une approche quasi-documentaire - nous avait embarqué avec lui à la rencontre d’enfants-soldats, lors d’une guerre fratricide au Liberia. Bien que fictionnelle, l’expérience immersive fut assez troublante. Quasiment deux décennies après, nous voici plongés dans le quotidien des urgentistes new-yorkais pour les besoins du drame urbain “Black Flies”. Titré chez nous “Asphalt City” (alors que le titre original prend tout son sens lors d’une scène terrifiante), le long-métrage suit un équipage de nuit, composé d’Ollie Cross (Ty Sheridan), une jeune recrue et de Gene Rutkovsky (Sean Penn), un vétéran du 11 septembre. À la manière d’un film de guerre, (l’ombre des récits sur le Vietnam n’est jamais loin), les deux hommes partent au combat à chaque intervention. Immersif jusqu’à l’écœurement, “Black Flies” est une plongée dans l’enfer urbain d’un New york underground, d’un New york des bas-fonds, que l’on ne veut pas voir, loin des clichés de la ville fun. L’enfer de la misère sociale, celle des déclassés, celle de la drogue, celle des règlements de compte entre gangs rivaux, rien ne nous sera épargné durant deux heures. Par un prologue aussi bien visuel que sensoriel, le film nous cueille avec son balai de sirènes hurlantes et de gyrophares vomissant leurs couleurs criardes, comme autant d’avertissements sur ce qu’il nous attend lorsque les portes de l’ambulance s’ouvriront….