Une Afrique fantasmée et assumée

Les scénaristes qui compulsent frénétiquement le matériel de base de Marvel, en l’occurrence les milliers de page de BD réalisées depuis 1966 et sorties des cerveaux fourmillant de Stan Lee et Jack Kirby, ont un sacré mérite : rendre plausible au cinéma ce fatras alambiqué tiré par les dreadlocks.
Ce scénario en papier kraft réussit à interloquer et à séduire parce que les studios marveliens sont capables de rendre plausible par leur professionnalisme, n'importe quelle histoire illuminée.

Le film est donc assez bluffant durant 1h30 et se termine malheureusement avec le pochoir standard habituel des supers-héros.

L'oeuvre mérite tout de même deux satisfecit : d'une part cette Afrique fière, développée technologiquement et non occidentalisée est une image jamais vue au cinéma à ma connaissance. C'est une Afrique fantasmée et caricaturale mais une Afrique qui assume sa différence. Rien que pour cela Black Panther mérite quelques étoiles. Les autres bons points sont pour l'autoflagellation américaine et son anti-trumpiste explicite et assumé qui est souligné à la fin du premier générique.

Du coup, on regrette presque ce passage à la moulinette Marvel tout en rêvant d'une mouture plus mûre et plus adulte.

Allez voir Black Panther et sortez au bout d'une heure trente.