Une jeune femme appartenant à un groupuscule palestinien envisage, à l'aide d'un ancien soldat revenu traumatisé du Vietnam, de faire un attentat durant la finale du Super Bowl, avec 80000 personnes dans le stade. C'est sans compter sur l'enquête du FBI et du Mossad.
Tiré du premier roman de Thomas Harris, Black Sunday se veut plus proche d'un thriller politique qu'un film catastrophe comme Un tueur dans la foule sorti un peu plus tôt, et dont la dernière demi-heure est comparable. C'est aussi l'occasion de montrer deux antagonistes montrés de manière humaine entre guillemets, Marthe Keller et Bruce Dern, car ils auront chacun une scène qui démontre le mal qui les ronge et pousse à commettre cet attentat. Une vengeance pour elle, le sentiment d'avoir été délaissé par l'Amérique pour l'autre. Par opposition, Robert Shaw qui incarne l'agent du FBI est peut-être un peu plus fade, sauf lors d'une scène à l'hopital où il montre un semblant d'humanité.
John Frankenheimer montre ici un talent certain pour le cinéma d'action à l'instar de la scène introductive, l'assaut du commando où est issue Marthe Keller, et la poursuite d'un terroriste dans les rues de Miami effrayante de réalisme. Quant à la dernière demi-heure, qui se passe dans le fameux stade avec le ballon dirigeable qui le survole, le suspens en est presque suffocant, même si il y a quelques explosions de maquettes qui paraissent bien ridicules aujourd'hui.
Ponctuée par une musique bien énervée de John Williams (qu'il composera juste avant ce fameux truc de l'espace...), Black Sunday est un film plutôt méconnu, qui a eu un certain succès à l'époque. D'ailleurs, il devait être le champion de la Paramount en 1977, avant qu'un certain Star Wars n'emporte tout. Mais il reste toujours aussi fort pour éviter le manichéisme attendu des méchants, pour faire des portraits plus complexes qu'on ne le croit, même si 2H20, ça fait un petit peu beaucoup.