5ème long métrage de Darren Aronofsky, Black Swan met en scène Natalie Portman dans une fable schizophrène aux brefs accents de terreurs. Le personnage de Nina, confondue avec l'actrice de Léon qui trouve ici un de ses meilleurs rôles, est une danseuse étoile au sein d'un ballet New Yorkais. A l'approche de la prochaine adaptation du Lac des cygnes, les rivalités pour le nouveau rôle principal battent leur plein. Pourtant stéréotypé dans les personnages qu'il dépeint, le film du réalisateur de Pi et Requiem for a dream arrive à leur donner une véritable profondeur. La recherche de l'excellence de Nina, son impossibilité à lâcher prise et à transcender ses émotions, son quotidien, sa relation avec sa mère, la pression et l'arrivée de Lily (son antagoniste) vont réveiller chez elles des peurs profondes qui vont faire basculer sa santé mentale. Et c'est dans ces brefs instants de perte de contrôle que le talent d'Aronofsky explose. Il nous surprend, nous fait sursauter et nous garde dans un sentiment perpétuel de suspense face à un monde qu'il nous dépeint comme oppressant, où le corps et l'esprit, mutilés, ne sont pas en reste. Encore une fois, après The Fountain et The Wrestler, un beau moment sombre de cinéma.