Grand chef d'œuvre que ce film qui traite de la descente aux enfers et nous fait naviguer en eaux pas toujours claires dans le monde de la danse classique, au son d'une magnifique BO dont la plus part des morceaux sont empruntés au ballet de Piotr Tchaïkofsky, "le Lac des Cygnes".
Ballet qui fut, d'ailleurs, une des raisons pour lesquelles j'ai regardé ce film (même si la dance classique n'est pas forcément quelque chose que j'aime...) et la seconde est Natalie Portman dont j'aime beaucoup le jeu et qui livre ici une prestation sublime, fine et complexe dans ce rôle, sortant aussi par la même occasion de sa zone de confort, ce qui vaut largement le coup d'œil.
Le sentiment qui reste après ce film psychologique réalisé avec maestria par Aronofsky est un certain mal aise d'autant plus que ce film est immersif et captivant, à sa manière, avec une belle mise abîme puisque les parallèles entre le ballet qui sert de prétexte au film et l'action de ce dernier viennent facilement à l'esprit. Un film intelligent, puissant, sombre et qui dépasse l'aspect de simple film de danse classique qu'on veut toujours lui prêter...
Et je ne reviendrai pas sur cette polémique concernant l'oscar de Natalie Portman, sa performance le méritant largement notamment sur ses scènes quand elle incarne le cygne noir et puis cette extraordinaire scène de fin ambiguë qui ne fait que renforcer les parallèles entre les deux mondes, scène elle-même reflet de cette perfection que le personnage trouve dans la mort dans le ballet et que Nina ne cesse pas de rechercher tout au long du film pour finir sur une réplique qui ne fait que confirmer à quel point le personnage est obsédé par celle-ci mais aussi à quel point Natalie Portman s'en rapproche dans cette performance.
Film que j'adore revoir ne serait-ce que pour la complexité dont il regorge, à ne pas comprendre toutes les clefs directement ou à nous cacher certaines clefs, seulement décryptables après un revisionnage voire plusieurs, même. (notamment, son travail sur le psychologique et le jeu entre les hallucinations et la réalité, qui finiraient presque par se confondre).