On se couche...et on se touche.
Un coup, je n'aime pas un film de Darren Aronofsky, et l'autre, je suis conquis (notamment par Requiem for a Dream), et c'est ce qui vient de se passer avec Black Swan, que je considère comme son travail le plus abouti.
C'est un film très organique, qui raconte le combat intérieur d'une jeune femme pour se surpasser dans la danse, et auquel Natalie Portman apporte une vraie véracité, quelque chose de très fort, on souffre presque presque avec elle tellement les efforts physiques qu'elle fait sont visibles. Mais le film renvoie aussi à The Wrestler, tant les chorégraphies des danses peuvent être comparées à des combats, à Requiem for a dream pour montrer l'usage d'une drogue (ici, l'effet ciné marche moins), mais plus étonnamment, on pense à du Cronenberg pour la recherche sur le corps souffrant. Le sexe est aussi très présent, dans la recherche de l'affirmation de soi que dans une certaine forme d'humour assez sarcastique (mon titre provient du film), mais qui marche assez bien.
Outre Portman, bluffante, les autres acteurs ne sont pas en reste (même Vincent Cassel, c'est dire !), et on aperçoit même Winona Ryder, après plusieurs années d'absence au cinéma.
Et même si on a peu d'atomes crochus avec la danse classique, il se dégage une vraie puissance dans Le lac des cygnes, une vraie force dont la dernière partie du film nous rend presque exsangues.
Peut-être que ça manque de subtilité dans l'histoire, surtout dans la première partie, mais la suite relance bien le côté ambition/possession.