En 2007, les réalisateurs Andrew Traucki et David Nerlich nous conviaient dans la mangrove australienne - véritable labyrinthe d’eau et de végétation - pour les besoins du film d’agression animal “Black Water”. Le film suivait la survivance de trois touristes coincés au milieu du territoire d’un crocodile vindicatif. Épuré de tout dialogue inutile et d’effets spéciaux tapageurs - la plupart des apparitions du saurien étaient à base de vrais sauriens - “Black Water” était une expérience viscérale plutôt réaliste. Treize ans plus tard, Andrew Traucki voulait remettre le couvert, mais manque de bol, avec le confinement et le couvre-feu, son “Black Water : Abyss” se déroule en intérieur ! Et oui 18h00, c’est 18h00 même pour les crocos ! Du coup, le spectateur suit les péripéties d’un groupe d’amis venus explorer des grottes isolées dans les forêts du nord de l’Australie, alors qu’une tempête tropicale éclate. Covid oblige, si le crocodile ne peut pas sortir pour se nourrir, la nourriture viendra à lui. Et il ne faudra pas longtemps pour qu’un Deliveroo vienne lui livrer un couple de touristes japonais. Le duo de malheureux a du Sushi à se faire ! Bref, un petit amuse-bouche dont les bestiaux se feront un plaisir de boulotter, et oui il sont plusieurs. Comme l'appétit vient en mangeant, les amis crocos ont les crocs et bientôt, la bidoche va pleuvoir. Coincés dans la grotte à cause de la tempête tropicale sus-nommée, mais surtout à cause de la melonite aiguë du stagiaire en spéléo qui les a entraînés dans cette galère, quatre comédiens aussi mauvais les uns que les autres deviennent des proies. Nous voilà donc plongés dans le noir, l’humidité, le froid, mais surtout l’angoisse - l’angoisse que le film dure deux heures. Andrew Traucki en solo, tiens donc ! son pote de “Black Water” n’est plus là ? On se demande bien pourquoi ! - a pris la confiance, malheureusement un peu trop et il ne devrait pas car l’ennui gagne rapidement le spectateur. Après le prologue assez réussi il faut bien le dire, plus rien. On a droit à des dialogues chiants et une sous-intrigue toute pourrie et grosse comme une maison. On se demande même l’espace d’un instant, si les crocos ne se sont pas barrés. En ce qui concerne les agressions animales - c’est quand même la base - des clapotis dans l’eau nous préviennent d’éventuels assauts (hou hou ça fait peur !!!!). Dieu merci, le casting de têtes à claques disparaît au fur à mesure dans un long-métrage qui ferait passer “Crocodile Dundee” pour un film d’horreur !