J’attendais de posséder les Blu-Ray des premiers Marvel du deuxième cycle du MCU pour reprendre mon marathon des critiques, afin de les revoir pour les juger, c’est chose faite, alors c’est parti ! Je reprends donc là où je m’étais arrêté avec le paresseux et anecdotique Spider-Man : Far From Home qui bouclait la phase III et la saga de l’Infini, et je m’intéresse désormais à ce mal aimé Black Widow, premier film de la Phase IV et de la nouvelle saga, que l’on connait désormais sous le nom de Multivers.
Natasha Romanoff, alias Black Widow, nous emmène faire un bond dans le passé, ce qui est pratique puisqu’elle est morte suite aux événements racontés dans les deux derniers Avengers. Ainsi, le film nous révèle sa sombre histoire, les raisons pour lesquelles elle est devenue celle qu’elle est, en nous apprenant au passage l’existence d’une pseudo famille, et surtout, d’une sœur qui s’apprête, semble-t-il, à lui prendre la relève.
Pour être tout à fait honnête, je ne comprends pas vraiment les raisons pour lesquelles le film est si peu apprécié par les fans, en ce qui me concerne, j’ai aimé retrouver l’identité des grands films des Phases précédentes, comme dans Captain Amercia Civil War, et Le Soldat de l’hiver, qui était franchement orienté vers une action franche, dans la pure lignée du genre. L’absence, ou plutôt, la réduction d’humour parodique et de scénario casse-tête (du genre univers alternatif et autre liberté improbable qu’on ne cherche même plus à s’expliquer), n'est pas pour me déplaire.
Je regrette en revanche le lien qui s’établit entre les films et les séries, c’était déjà difficile de ne pas se perdre dans le line-up avec tous les films qui paraissaient, ça le sera encore plus avec les quatre séries prévues chaque année pour nourrir la plateforme Disney+ (d’autant plus que leurs qualités sont souvent très inégales en comparaison des films). Pour parler franchement, j’ai peur que Kevin Feige voie trop grand, et que l’avalanche de nouveauté éparpille le public et qu'elle l’ennuie jusqu’à l’overdose.
Pour en revenir au film, lui-même, je trouve non seulement qu’il tient très bien la route, et qu’il est par son ambiance, et par sa gravité, tout à fait excitant. J’ai adoré l’intrigue de ces femmes enlevées à leurs familles et entrainées dans la Chambre rouge pour devenir des armes de guerre. Le thème du viol du libre arbitre est franchement bien trouvé, en plus d’être un sujet d’une modernité incroyable. L’ambiance visuelle et musicale est attrayante. Les personnages sont puissants. La tension dramatique est un atout (même si le film aurait gagné à être encore plus grave, plus glauque, et plus froid). Le rythme accuse parfois quelques longueurs, notamment lors de la confrontation avec le PDG de la chambre rouge. Mais l’action, folle, rattrape largement le coup. Les effets numériques sont une dinguerie, excepté une scène, que j’ai trouvé mal foutue, celle où Romanoff passe par la fenêtre de la Chambre Rouge. La séquence est laide. Le personnage est entièrement numérique, et ça se voit beaucoup trop. Là encore, la longue scène qui s’ensuit avec la course poursuite en pleine chute dans le ciel nous fait rapidement oublier cette petite paresse technique.
Le casting est vraiment sympa. Johansson est sublime comme toujours. Florence Pugh (Yelena) ne manque pas de piquant. Rachel Weisz (Melina) a vraiment la classe. David Harbour (Alexei) amène une touche d’humour, nuancé, appréciable, sans jamais tomber dans la surenchère comme dans certains films du MCU (et tout particulièrement le prochain Thor). On apprécie également retrouver William Hurt (le Général Ross, présent dans le MCU depuis le deuxième film, Hulk) dans l’une de ces dernières apparitions au cinéma, malheureusement.
Pour conclure, je dirais que ce film est une mise en bouche sympathique pour cette quatrième phase. S’il n’instaure pas le fil rouge de cette nouvelle saga, il a au moins l’avantage de jouer la nostalgie, en nous faisant revivre les émotions des plus grands films des premières phases, grâce à une ambiance très largement orientée vers l’action et une certaine parenté avec les films d’espionnage. Je trouve, contrairement à l’avis général, que Black Widow trouve amplement sa place parmi les plus beaux films de la collection. Par ailleurs, il corrige une terrible injustice, en offrant enfin au personnage le film qu’il mérite.