En 1993 l'efficacité des films d'action de Sammo Hung n'est plus à prouver et ce Blade of Fury montre une fois de plus son savoir-faire. Les affrontements vont vite, très vite, au risque de rendre le tout parfois brouillon. Il faut dire que pour accentuer cet effet de vitesse la bobine est trop souvent accélérée. Si ça rend le tout dynamique, ça gâche par instants la lisibilité des combats. Ces affrontements sont le principal intérêt du film, même si Hung aborde ici un fait historique qui n'est pas dénué d’intérêt. Au départ l'histoire est prenante mais au fur et à mesure de son avancer, elle perd de son intérêt. Ces parties de complot politiques sont trop longues. Habituellement le réalisateur sait doser savamment les choses, là ça ne fonctionne pas pleinement comme c'est le cas dans d'autres films de Hung. Le propos mérite amplement d'être traité sur la durée choisie, mais il aurait demandé d'être un peu plus captivant. Hung ne lésine pas sur la violence, ces personnages coupent des têtes dès qu'ils le peuvent. Les chorégraphies des combats sont vraiment très bonnes, elles sont inventives et comme toujours impressionnantes. Au début du film un cheval et son cavalier chutent d'une falaise qui fait bien 30 mètres de haut et peut-être même plus. Vu le plouf du cheval on se demande si l'animal a résisté à ce plongeon vertigineux? L'image elle est nettement moins belle qu'auparavant, c'est une esthétique typique des années 90, à l'image très sombre. Les câbles sont aussi parfois visibles. Si Blade of Fury reste efficace, il lui manque tout de même un élément pour placer le film au niveau des meilleures productions du réalisateur.