Centième film du cinéaste, dire que j'attendais l’adaptation de l'habitant de l'infini par Takeshi Miike relève d'un euphémisme: quelle déception... et pourtant!
Plutôt que de se consacrer à un épisode en particuliers, le film embrasse l'ensemble de l’œuvre papier au détriment des néophyte: difficile d'expliquer les motivations de tel ou tel personnages perdant le fil concernant Manji lui-même. Et c'est peut être là que réside le bluff "méta" du cinéaste: exprimer cette lassitude, l'idée d'avoir fait cent fois le tour de la question, d'être "condamner" à continuer, à ressasser.
Visuellement, le film (que ce soit la mise en scène ou les comédiens) oscille entre le mainstream, souvent magnifique (comme sait le faire le cinéaste des festivals) et le borderline, limite fan-made et costume player (comme sait le faire le cinéaste du garage).
Après 2h20 de fil tissé entre deux moments de bravoure mécaniquement orchestré, l'anti-héro de cette fresque devenue "pop" rassure l'insupportable héroïne en l'insultant. Message aux spectateurs: si Manji, l'homme au cent innocents sacrifiés, s'engage à tuer mille scélérats en réparation, qu'en est-il du cinéaste au cent film?
Miike est bel bien devenu, malgré lui, l'habitant de cet infini-là.
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