Premier film solo du PMU, « Blade : The Iron Cross » fait suite à la « Axis Trilogy », qui sert de base à une phase III dépassant toutes les attentes. Il est centré sur la marionnette la plus iconique, souvent utilisée en avant sur les artwork pour illustrer la saga : Blade.
Située dans la continuité chronologique de ses trois prédécesseurs, l’action prend place en 1945 à Los Angeles, où des scientifiques nazis clandestins élaborent dans un laboratoire secret un rayon pour transformer quiconque en zombie et se constituer une armée de mort-vivants (oui c’en est à ce niveau d’originalité). Une journaliste aux dons télépathique établit alors par hasard un lien psychique avec Blade, qui l’aide à lutter contre les nazis assoiffés de conquête mondiale.
Son scénario Z sans imagination, ses décors minimes qui sentent bon le budget limité (la plupart des décors sont des récup’ de la « Axis Trilogy ») et une réalisation dans l’urgence, laissent ses acteurices livres à eux-mêmes, et encore une fois ils apparaissent soit éteints ou ils en font des caisses. Pas de doute, c’est bien une production de la Full Moon, dans tout ce qu’elle a de plus cheap. Cependant, l’image est nette, la mise en scène n’abuse pas d’artifices, et si elle demeure plate elle a le mérite de ne pas prendre trop de place.
L’ambiance du LA post-WWII est plutôt bien retranscrite, grâce à des costumes qui visent parfaitement bien la période. Le film tient ce petit côté James Ellroy du pauvre qui lui confère une atmosphère convaincante, au point même que l’on pourrait croire que c’est une série A en roue libre. À laquelle un producteur scrupuleux aurait imposé des coupes budgétaires et une réduction du temps sur le calendrier de tournage. C’est à croire finalement que ce que recherche Charles Band avec ses productions, c’est de retrouver cette ambiance de cinéma de quartier, et ses films d’exploitations. Nostalgique le Charlie ? Hmmm possible !
Le film ressemble à un épisode de la série « The Adventures of Superman » (1952 - 1958), avec ses scientifiques fous, ses séquences dans la rédaction d’un journal, une enquête énigmatique et tous les clichés qui vont bien avec. La saga prend ici une nouvelle orientation, en délaissant un tout petit peu le l’aspect possession, pour repomper « Re-Animator » et s’orienter encore plus vers le film de zombie. Dans l’idée du moins, car les codes ne sont pas du tout suivis ni respectés, cette franchise bouffant de toute façon sans cesse à tous les râteliers de l’horreur.
Avec « Blade : The Iron Cross », le Puppet Master Universe semble enfin avoir trouvé un rythme de croisière constant. En l’espace de dix ans, la franchise n’a pas connu de dégringolade aussi spectaculaire que dans les années 1990 ou 2000. C’est là presque un sans-faute pour la Full Moon qui tente de prendre un soin tout particulier pour proposer un minimum de qualité à sa saga phare. Même si en parallèle la société continue de produire de gros films de merde,d pas mal sont réalisés par Charles Band l’unique, on ne se refait pas.
Ce dernier prend ainsi clairement soin de la fanbase des (« Puppet Master », et sait désormais précisément quel public il vise. Cela fait quatre films (« Puppet Master : The Little Reich » s’avère particulier, puisqu’il établit un multivers au sein de la phase III) que l’univers prend une réelle cohérence. Il se forge une identité propre, développée par une imagerie originale, permise par les onze précédents opus.
« Blade : The Iron Cross » n’est pas le dernier « Puppet Master », d’autres projets solos, centrés sur diverses marionnettes, se trouvent déjà en cours de production, voire sur le point d’être édités. Il en va de même pour le PMU, dont c’est ici la vingtième entrée et qui continue d’étendre les directions, puisqu’un cross-over de « Demonic Toys », avec le poupon Oopsie Daisy en star, est sorti en août 2021.
Et si, trente-deux ans après le premier « Puppet Master », tout ça n’était en fait que le début ?
-Stork._