Ouh, la divine surprise ! Loin de l'exercice de style craint, « Blancanieves » s'avère un splendide hommage au cinéma muet qu'il retransmet dans toute sa splendeur, visuellement superbe et particulièrement intense niveau émotion. Foisonnant d'idées, cette libre (mais très fidèle) adaptation de « Blanche-Neige » s'avère un régal de quasiment tous les instants, enchaînant les scènes inoubliables et les personnages saisissants avec une aisance assez inouïe, à l'image de l'hallucinante marâtre (malgré sa dimension manichéenne un peu regrettable) interprétée par la splendide Maribel Verdu.
Alors c'est vrai : le charme s'estompe légèrement lorsque l'héroïne grandit, et cela ne m'aurait vraiment, mais alors vraiment pas déplu que le film se déroule dans un autre milieu que celui de la tauromachie, mais au moins Pablo Berger a t-il l'intelligence d'épargner les anti-corrida en se montrant très sobre lors des scènes dans l'arène, laissant presque à penser qu'il n'en est pas plus fan que ça, lui non plus... Bref, cet étourdissant tourbillon d'images, auxquels s'ajoute une musique « flamenco » ébouriffante merveilleusement exploitée, et ce jusqu'à un dernier plan déchirant concluant de façon idéale une œuvre qui l'était déjà : amis cinéphiles, vous savez ce qu'il vous reste à faire.