Un film très différent dans l’approche du reste de la filmographie de Refn ou on retrouve pratiquement le même casting que dans Pusher : Kim Bodnia, Mads Mikkelsen et Zladko Buric en tête.
C’est l’histoire croisée de Leo (joué par Bodnia) qui apprend qu’il va devenir papa, et qui s’enfonce dans les excès et la violence parce qu’il ne se sent pas à la hauteur de ses futures responsabilités, et de Lenny (joué par Mikkelsen) un timide maladif travaillant dans un vidéoclub, qui décide de prendre son courage à deux mains pour séduire maladroitement une nana qu’il croise un soir dans un snack.
Au niveau de la mise en scène et du jeu d’acteur on est dans la droite lignée de Pusher : un ton ultra réaliste avec des acteurs quasi-débutants et des dialogues à l'arrache qui sonnent souvent volontairement faux pour renforcer la misère sociale et intellectuelle des personnages.
Contrairement à Pusher qui était un film coup de poing qui avait comme volonté principale de choquer le spectateur de par son univers, la déchéance et le côté fils de pute à 200% du personnage de Bodnia (même si le film a bien d’autres qualités), on a ici des personnages à la personnalité bien plus développée, et qui ont tous un bon fond malgré leurs situations misérables.
Bleeder est un film plutôt déstabilisant qui joue avec le spectateur avec son côté maladroit et fauché inoffensif au premier abord pour mieux lui mettre un coup de poing dans les gencives à la fin du métrage (sans tomber dans le cliché du twist final).
Je vous recommande de le voir, surtout si vous appréciez la trilogie Pusher, et je vous recommande surtout le Blu-Ray qui est une baffe technique absolument incroyable.
Sans exagérer, j’ai rarement vu un étalonnage des couleurs aussi précis et une telle netteté dans les détails sur un film à si petit budget (c’est évident que Refn a supervisé la restauration tant la qualité technique est impressionnante).
7/10 pour le film
10/10 pour le Blu-Ray