Sérénade des mâles castrés
La beauté dans la laideur, c'est le credo de Refn. Pas de déception de ce côté là. C'est plutôt qu'avec Drive et Pusher, il m'avait habitué à un fil rouge mené par une forte personnalité, constituant une unité indivisible, croisant le velour et le fer. Ici, les pistes sont un peu plus brouillées. On s'engouffre dans la plus évidente : celle de l'idylle naissante entre un fan de cinoch' et une fana de litté. Fausse piste : il faut plutôt voir du côté du synopsis pour trouver la vérité. Dommage, car en doublant l'intrigue, on n'adhère à aucun parti, et du coup on a du mal à comprendre l'intérêt de filmer cette amourette naissante, si ce n'est pour faire honneur à l'ex acteur fétiche du réalisateur.
Pour résumer, s'il n'y a pas adhésion, il y a désintérêt progressif, à peine contredit par quelques fulgurances scénaristiques, qui font toute la sève de ce cinéma "brut".
Reste que le film brille déjà pas mal de par son atmosphère intimiste et ses références cinématographiques Kojimaesques à la pelle. À voir quand même.